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Christoblog

Concours Wet season : gagnez 2x2 places (Terminé)

A l'occasion de la sortie en salle de Wet season le 19 février, je vous propose en partenariat avec Epicentre (FB) de gagner 2 x 2 invitations valables partout en France.

Pour ce faire :

- répondez à la question suivante : quel prix a remporté le réalisateur Anthony Chen avec son premier film ? 
- joignez votre adresse postale
- envoyez moi le tout par ici avant le 17 février 20 h.
 
Un tirage au sort départagera les gagnants. Vous recevrez ensuite les invitations, envoyées directement par le distributeur.

NB : un des deux lots sera attribué par tirage au sort à un participant ayant aimé ma page FB ou mon compte Twitter ou s'étant abonné à la Newsletter du blog (n'oubliez pas pour participer à ce tirage au sort spécial de me donner votre pseudo dans votre réponse, pour que je fasse le lien)

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Les filles du docteur March

Pour les plus anciens des lecteurs de Christoblog, nul doute que Les filles du docteur March évoque le souvenir de visions télévisuelles des précédentes adaptations (Melvyn leRoy, voire Cukor), doucement teintées d'une nostalgie un peu ringarde, mais en technicolor.

Force est de reconnaître à Greta Gerwig un premier talent : celui de dépoussiérer l'argument rebattu du roman de Louisa May Alcott, sans rechigner à la reconstitution. Il aurait été ridicule de transposer cette histoire dans une autre époque, mais y infuser discrètement une thématique actuelle (l'indépendance des femmes) est assez bien vu.

Si la direction artistique m'a semblé un poil trop proprette, la mise en scène est très solide, et le montage sert beaucoup le film, par ses allers-retours incessants (et en même temps très fluides) entre deux époques : l'une heureuse, baignée par des lumières chaudes, et l'autre triste, délavée par une avalanche de bleus et de gris.

Le film est porté de bout en bout par des actrices en état de grâce (ce sont les vraies richesses du film) : Saoirse Ronan, Florence Pugh, Emma Watson et Laura Dern, dont les personnalités très complémentaires irradient l'écran. Un casting vraiment sensationnel, comme on n'en pas vu depuis longtemps, pour une épopée sentimentale qui sonne formidablement juste.

 

3e

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Une journée au Festival Ram Dam de Tournai

Ce week-end, j'ai testé pour vous l'excellent Festival Ram Dam à Tournai, le Festival du film qui dérange. Ambiance chaleureuse et décontractée (belge, quoi), rencontres sympas, programmation exigeante et en même temps pas prise de tête, salles hyper confortables, accueil fort agréable des blogueurs cinéma : que du bonheur.

La journée commence par le très bon Filles de joie (4/5) de Frédéric Fonteyne et Anne Paulicevich. Ce film franco-belge est un beau triple portrait de femmes. Sara Forestier, Annabelle Lengronne et Noémie Lvovsky sont formidables toutes les trois. La construction est habile et le regard posé sur la prostitution belge "de proximité" est décapante. Le film sort le 18 mars et il ne faudra pas le rater.

Le passage derrière l'écran de Casey Affleck (l'acteur principal de Manchester by the sea, frère de ... son frère, Ben Affleck) s'avère une réussite. Light of my life (3/5) est un film post-apocalyptique centré sur l'intimité d'un père et de sa fille dans un monde dont toutes les femmes ont disparues, emportées par une maladie. C'est beau, sensible et un poil trop long. Les interprètes sont parfaits. A voir en mai 2020.

Watch list (3/5) du réalisateur new-yorkais Ben Rekhi, est un film américain tourné à Manille. Il nous instruit, avec une efficacité toute américaine, sur la sordide réalité de la guerre anti drogue lancée par le président Duterte en 2016, qui a causé la mort de plus de 20000 personnes, exécutées sommairement. Bien que de facture très classique, le film est glaçant et très prenant. 

Je finis cette journée marathon avec la nouvelle production du réalisateur japonais Koji Fukada (à qui l'on doit entre autre le fantastique Harmonium). Comme d'habitude chez Fukada, L'infirmière (4/5) est subtil, complexe, et raisonnablement pervers à la fois dans ce qu'il montre et dans la façon dont il le montre. Si le film est intellectuellement jouissif, il lui manque un petit peu de folie pour emporter encore plus l'adhésion. A voir au mois de mars dans les cinémas français.

J'essaierai l'année prochaine de libérer plus de temps pour ce Festival fort sympathique.

 

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L'adieu

Pas facile de comprendre l'engouement autour de cette toute petite chose insignifiante.

L'histoire est tiré de l'expérience de la réalisatrice Lulu Wang, américaine d'origine chinoise, qui a du se rendre en Chine sous un prétexte fallacieux pour voir sa grand-mère mourrir, sans que celle-ci soit mise au courant de la gravité de sa maladie.

C'est tout, et c'est bien peu, car le film ne parvient pas à dépasser le caractère anecdotique de son intrigue autobiographique. L'alter ego de la réalisatrice à l'écran, la rapeuse Awkwafina, fait de son mieux, comme le casting chinois plutôt convaincant, mais rien n'y fait : on reste indifférent à cette historiette qui ne parvient pas à nous émouvoir, et même pas à nous intéresser vraiment.

Le film aurait pu parvenir à arracher deux étoiles sur Christoblog, mais sa BO affreusement mélodramatique et sa mise en scène beaucoup trop américaine l'ont finalement entraîné vers la note la plus basse.

 

1e

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1917

Tout est joli et bien filmé dans 1917.

Les tranchées semblent être repeintes d'hier, les rats sont bien peignés, les cadavres eux-mêmes veillent à ne pas être trop purulents.

La caméra virevolte autour des personnages avec beaucoup d'élégance, la palette chromatique de la photographie est très jolie, et les acteurs sont parfaits.

Le film se laisse donc regarder, un peu comme si on suivait une visite guidée du terrain de guerre avec un guide sympathique, une sorte de Tranchées Tour pour Américains.

La perfection artistique du film se déploie au détriment de l'émotion (personnellement je n'en ai jamais ressenti) et du sentiment d'immersion. Sur ce dernier point, la première scène de Il faut sauver le soldat Ryan était autrement plus réaliste et frappante. 

Pour tout dire, Sam Mendes se regarde filmer et le spectateur le ressent trop, à mon sens. L'illustration ultime de ce triste constat, c'est la volonté un peu infantile de vouloir réaliser le film en un seul (faux) plan-séquence : une coquetterie qui complique le tournage sans apporter au film un surcroît d'âme.

Décevant, 1917 ne rend pas compte de l'horreur de la Grande Guerre, mais peut se voir comme une sorte de jeu vidéo (et hop je saute au-dessus du puits de mine, et vlan l'avion s'encastre parfaitement dans la grange, et youpi je saute dans la rivière) particulièrement bien réalisé techniquement.

Sam Mendes sur Christoblog : Les noces rebelles - 2008 (*)  / Skyfall - 2012 (**) / 007 Spectre - 2015 (*)

 

2e

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Les siffleurs

En regardant Les siffleurs, je me suis demandé où était passé l'originalité rigoureuse et un peu sèche de Corneliu Porumboiu.

On a affaire ici à un polar de niveau télévisuel, doté d'un grand nombre de rebondissement dont on se fout totalement, à l'image de la fin.

Dans ce film fait de bric et de broc, rien ne semble coller avec rien : on ne voit pas par exemple ce que la langue des siffleurs Guanches vient faire dans le scénario, qui est par ailleurs inutilement sophistiqué et destructuré.

Aucun des personnages n'attire vraiment l'attention, et les tentatives pour doper artificiellement le film tombent à plats (comme les cartons de couleur qui séparent les séquences). Les différents protagonistes semblent être des reptiles qu'on observe derrière la vitre d'un vivarium.

L'impression générale que laisse le film, c'est que le réalisateur se fout un peu de son histoire et de ses personnages, semant de petits cailloux qui semblent vouloir nous dire : j'aurais aimé tourner un western, un polar noir ou un film conceptuel, et au final j'ai opté pour un film susceptible d'être sélectionné à Cannes. Ce en quoi il a réussi. 

Corneliu Porumboiu sur Christoblog : 12h08 à l'est de Bucarest - 2006 (*) / Le trésor - 2015 (**)

 

1e

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Sol

Sol est le plus mauvais film que j'ai vu depuis (très) longtemps. Mal écrit, mal joué, mal réalisé : je n'ai rien vu de positif dans cette histoire mal fagotée de grand-mère qui retrouve son petit-fils en devenant la femme de ménage de sa belle-fille.

Blagues qui ne font pas rire, dialogues qui tombent dans le vide, jeu approximatif des acteurs, situations improbables, personnages caricaturaux, ton pontifiant, sentimentalisme éhonté, clichés édifiants, manque absolu d'originalité : Sol est ce genre de film qui donne honte d'être dans la salle.

Chantal Lauby cabotine et joue comme un pied sur une idée de scénario d'une bêtise insigne. On se demande comment un tel projet a pu trouver de l'argent pour être réalisé... jusqu'à ce qu'apparaisse au générique de fin le nom de Dominique Farrugia en tant que producteur.

Le premier mot qui me vient à l'esprit quand je repense à ce film est : niais. Je le déconseille, sauf aux masochistes et à ceux qui aiment regarder un nanar au cinquième degré.

 

1e

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La vérité

Les grands réalisateurs étrangers, lorsqu'ils tournent un film en France, semblent perdre une bonne partie de leur génie. Je ne connais pas d'exception à cette règle, qui a touché Kiyoshi Kurosawa, Asghar Farhadi, Abbas Kiarostami et bien d'autres.

Le mal touche maintenant un de mes chouchou, le japonais Kore-Eda.

Le début de La vérité est en tout point catastrophique : jeu approximatif des acteurs, dialogues artificiels, intrigue inconsistante, erreur de casting, péripéties ridicules, montage à la va-vite, scénario flottant. On a mal pour le réalisateur des formidables Notre petite soeur et Une affaire de famille.

Petit à petit cependant, le film se redresse quelque peu, grâce à une performance encore exceptionnelle de Catherine Deneuve, dont les prestations forcent de plus en plus le respect : au fur et à mesure que son corps s'use, ses sens semblent s'aiguiser.

La subtilité habituelle de Kore-Eda, faite d'une dureté impitoyable mêlée à la tendresse du regard, s'installe en fin de film et on retrouve dans les trente dernières minutes la patte du japonais (par exemple quand le personnage de Juliette Binoche écrit les répliques que prononcent la petite fille). La rivalité féroce des actrices se mêle alors à la douceur acidulée et dépourvue d'ambigüité du personnage de Manon : c'est le Kore-Eda qu'on aime, salé et sucré à la fois.

Malheureusement l'amélioration est trop tardive pour corriger la mauvaise impression du début.

 

2e

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Marriage story

Aussi vite oublié que vu, Marriage story est un nouvel exemple de l'incapacité de Netflix à produire un très grand film.

Le film de Baumbach n'est pas désagréable à regarder : c'est plutôt bien enlevé (bien que trop long), les acteurs sont formidables, et la collection de vignettes qui constituent le film est plutôt plaisante à parcourir.

On ne peut s'empêcher toutefois de constater que le propos est insignifiant, que la tension dramatique s'étiole et que le film brille par son absence totale d'originalité. Les états d'âmes sentimentaux des couples aisés américains n'intéressent probablement plus grand monde aujourd'hui. Et ce ne sont pas les morceaux de bravoures du film (la dispute, la démonstration d'Adam Driver au restaurant), trop visiblement brillants, qui parviennent à hisser le film à des niveaux supérieurs.

Agréable donc, jusqu'à un certain point, comme un Woody Allen, à qui Baumbach ressemble de plus en plus.

Noah Baumbach sur Christoblog : Greenberg - 2010 (**) /  Frances Ha - 2012 (**) /  While we're young - 2014 (**) / Mistress America - 2015 (**)

 

2e

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Séjour dans les monts Fuchun

Confirmant l'explosion actuelle du cinéma chinois, le premier film du jeune réalisateur Gu Xiaogang (31 ans) est une merveille de sensibilité et d'élégance.

Ce que raconte Séjour dans les monts Fuchun est anodin : une grand-mère qui perd la tête, ses quatre fils qui ont des personnalités et des problèmes très différents, quelques menus évènements de la vie quotidienne, rarement spectaculaires.

Le film brille par le prisme de l'antagonisme suivant : il raconte la banalité avec une ambition incroyable, que ce soit par l'ampleur de la mise en scène (les travellings sur la rivière sont d'une beauté sidérante) ou par la démesure de son tournage (qui s'est étalé sur deux ans, pour un montage final de 2h40).

Le résultat est fascinant de beauté et de réalisme. On est à la fois ébloui par la splendeur de la nature, par la façon dont la fine texture du temps est rendue apparente, et captivé par la destinée de ces personnages dont la personnalité se dévoile progressivement. Le film de Gu Xiaogang se situe donc exactement à mi-chemin d'un manifeste esthétique de premier ordre (la composition de certains plans rappelle les plus grands réalisateurs) et d'une addiction du type de celles qui nous lierait à une série de télévision.

Séjour dans les monts Fuchun raconte enfin la Chine d'aujourd'hui (ses projets immobiliers, sa quête avide de modernité) et la Chine éternelle (la permanence de la nature, les arbres millénaires, le rythme imperturbable des saisons, la peinture ancienne).

On a déjà envie de voir les films qui vont suivre, puisque Gu Xiaogang a annoncé que ce premier film était le volet initial d'une trilogie.

A voir absolument.

 

4e

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Le lac aux oies sauvages

Cela fait longtemps que je n'avais pas été aussi enthousiasmé par l'esthétique d'un film. Tout est formidablement beau dans Le lac aux oies sauvages : le cadre, la photographie, la lumière, la mise en scène, le jeu sur les reflets et la transparence.

Le troisième film de Diao Yinan est un émerveillement permanent pour les yeux, multipliant les scènes d'anthologie : les motos dans la nuit, les baigneuses, la barque nocturne, la brume, les néons, les parapluies...

L'intrigue du film est résolument noire, d'une complexité raisonnable. En étant bien concentré, on arrive parfaitement à suivre ce qui se passe sous nos yeux, contrairement à ce qu'on lit ici ou là. 

Le lac aux oies sauvages est non seulement beau à couper le souffle (les mouvements de caméra dans le cirque sont d'une élégance irréelle), mais son intrigue est à la fois maline et résolument féministe, à l'image de la fin surprenante. 

Autre qualité du  film : chaque milieu traversé acquière une identité immédiate et frappante (le marché aux puces, la petite gare routière, le zoo, les cours intérieures, etc). 

Une merveille.

Diao Yinan sur Christoblog  : Black coal - 2014 (***)

 

4e

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