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Christoblog

Articles avec #animation

Sirocco et le royaume des courants d'air

Je n'aime pas beaucoup dire du mal d'un film comme celui-ci, qui tente beaucoup de choses, et de façon très honorable.

Les images sont parfois sublimes, le scénario est intéressant et quelques idées secondaires (le bestiaire) agréables. 

Mais malgré ses qualités, Sirocco et le royaume des courants d'air ne parvient à convaincre totalement, ne parvenant pas vraiment à creuser un sillon homogène et personnel. Ainsi, l'histoire est à la fois enfantine et complexe, les influences multiples et parfois trop marquées (des éléments de décors rappellent furieusement Miyazaki alors que d'autres renvoient de façon évidente à l'histoire de l'animation française), les émotions sont inexistantes, l'animation parfois sommaire et les personnages manquent globalement de caractérisation.

J'ai assisté au film, comme parfois on peut assister à une fête d'école : sans être enthousiasmé, et en ayant presque honte de ne pas aimer.

 

2e

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Mars express

Le principal intérêt du film d'animation de Jérémie Périn est le monde du futur qu'il décrit : on a envie de se promener à l'infini dans ce décor dans lequel chaque détail mérite l'attention.

Il y a bien sûr les paysages superbes de cette ville construite sous cloche sur Mars, tantôt dépouillés, tantôt très urbains, mais aussi mille merveilles technologiques qui donnent lieu à de belles idées de mise en scène ou de scénario (répliques d'êtres humains, créatures à moitié robotiques, fantômes d'humains décédés revivant dans des machines, reconstitutions vidéos en 3D, chat qui peut changer de peau...).

Cet environnement est particulièrement réussi, tant du point de vue de sa cohérence que de son aspect esthétique, vraiment de toute beauté. L'animation est très réussie. 

Pour le reste, Mars express ne présente quasiment pas d'intérêt. Il propose une histoire qui reprend l'ambiance des grands romans noirs américains (j'ai pensé très fort à Dashiell Hammet), appliquée à des thématiques inspirées d'Asimov et de Philip K. Dick. Quelques jours après avoir vu le film, j'ai quasiment tout oublié de ses péripéties.

Difficile de le conseiller, même si je ne regrette pas de l'avoir vu : à vous de voir, en fonction de votre appétence pour la SF d'une part, et pour les films d'animation pour adulte d'autre part.

 

2e

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Le garçon et le héron

Le dernier (ultime ?) film d'Hayao Miyazaki me laisse partagé.

J'ai trouvé les premières scènes de l'incendie sublimes. Le travail sur la représentation du feu, la concision diabolique du montage, le travail sur les lumières et les son, les effets de ralentis lors de la course effrénée du jeune garçon : tout respire le génie à plein nez.

Dans la foulée de cette formidable entrée en matière j'étais pleinement disposé à m'extasier et à m'émouvoir, et la première partie du film m'a beaucoup plu, avec ses sublimes paysages aquarellés, ses irruptions délicates de bizarreries (le héron bien sûr, si gracieux, mais aussi les vieilles servantes, les poissons, les grenouilles).

Et puis, petit à petit, Miyazaki m'a perdu. Le dédale de lieux traversés par le jeune Mahito, la profusion de références en tout genre, le manque de cohérence artistique des procédés utilisés : le voyage au-delà du miroir du héros m'a perdu et même parfois ennuyé. Je vois bien les enjeux qu'aborde alors le film, mais ils m'ont parus fastidieusement traités, au travers de processus particulièrement tarabiscotés. 

La profonde originalité de Miyazaki, qui consistait pour moi à faire émerger délicatement le merveilleux à la surface du réel, est absente de cette deuxième partie, qui est certes estimable, mais ne génère pas la même émotion que l'ont fait récemment les sublimes Suzume, de Makoto Shinkai, et Belle, de Mamoru Hosoda, les véritables experts de mondes parallèles débridés.

Un autre élément m'a gêné également : j'ai trouvé que la personnalité de Mahito était complètement atone et que son personnage était pauvre en émotion, ce qui ne facilite le travail d'empathie du spectateur.

Je suis peut-être devenu très exigeant avec Miyazaki, mais la pureté formelle et la simplicité apparente d'un film comme Porco Rosso emporte de loin ma préférence.

Hayao Miyazaki sur Christoblog : Ponyo sur la falaise - 2008 (**) / Le vent se lève - 2013 (***)

 

2e

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Linda veut du poulet !

Un vent frais dans l'animation française : voilà ce qui qualifie probablement le mieux le film de Chiara Malta et Sébastien Laudenbach (La jeune fille sans main).

Dans Linda veut du poulet ! tout est pimpant et rafraîchissant : la technique d'animation (originale et très plaisante), l'utilisation des couleurs, le propos (une histoire de petite fille qui fait le deuil de son papa), les personnages et leur voix (Clotilde Hesme, Laetitia Dosch, l'impayable Esteban), l'incroyable inventivité de la bande-son et de ses chansons.

Si on ne peut être que séduit par la cocasserie entraînante de l'ensemble, il manque un petit quelque chose pour que le film soit vraiment exceptionnel (un rythme un peu plus soutenu, un trait un poil plus incisif, une fantaisie encore plus débridée).

A voir, avec ou sans enfant.

 

2e

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My love affair with marriage

Au festival d'animation d'Annecy 2022, j'avais été accueilli à l'entrée d'une des salles du Pathé par une grande femme rayonnante qui m'avait tendu une carte postale promotionnelle, et m'avait souhaité bon film. La Lettonne Signe Baumane accueillait ainsi en toute décontraction les quelques spectateurs de son film (nous n'étions pas très nombreux).

My love affair with marriage est à l'image de sa réalisatrice : vif, enjoué, direct. Il regorge aussi d'imagination : effets visuels variés et plaisants, utilisation de la musique pour quelques scènes de comédie musicale irrésistibles, personnages délicieusement croqués.

On suit avec délectation les tribulations de Zelma, dans un voyage à la fois physique (la Russie profonde, la Lettonie, le Danemark), biologique et d'émancipation. Ses différents mariages, en incluant tentatives avortées et remariage, sont très drôles à suivre, et on ne s'ennuie pas une seconde dans ce périple intérieur qui mène une petite fille de sept ans à se libérer progressivement pour devenir une jeune fille de vingt-neuf ans.

Un formidable film, accessoirement d'animation.

 

3e

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Suzume

Quelle autre cinématographie que le monde des anime japonais possède aujourd'hui ce mélange d'imagination infinie et de maîtrise technique exceptionnelle ? Aucune. 

On retrouve en effet dans Suzume toutes les qualités qu'on aime chez les cinéastes d'animation de ce pays, de Miyazaki à Hosoda : un sens inné de la poésie, une capacité à ne pas se brider dans la recherche de l'émotion pure et une faculté incroyable à aborder les thématiques lourdes (le deuil, la mort) avec légèreté. Lorsqu'on y songe, ce sont ces qualités qui ont permis, il y a bien longtemps, à Disney de conquérir le monde (je pense à Bambi ou Dumbo par exemple).

Bien loin des marvelleries franchisées et insipides, Makoto Shinkai réussit ici à produire une oeuvre d'imagination pure, qui suscite une sorte d'émerveillement perpétuel par la conjonction d'une technique irréprochable (les paysages sont d'une beauté à couper le souffle) et d'une rigueur d'écriture qui atteint ici des sommets.

Les précédents films de Shinkai étaient déjà brillants, mais certains pouvaient leur reprocher leur caractère touffu, leur BO envahissantes et leur boursouflures narratives. Dans Suzume, le réalisateur à mis en oeuvre ses qualités habituelles, et a gommé les petits défauts : la narration, bien que complexe, est parfaitement lisible, le rythme est parfait et la BO est un mix réjouissant de plusieurs genres (du jazz à la pop japonaise en passant par la musique symphonique hollywoodienne).

Ajoutez à tout cela des personnages (en majorité féminins) admirablement dessinés, des idées de génie (à l'image de cette chaise à trois pieds devenant personnage principal) et vous obtenez ce que l'animation peut proposer de mieux aujourd'hui en salle. 

Un bain continu d'émotions fortes, à découvrir absolument.    

Makoto Shinkai sur Christoblog : Your name - 2016 (***)

 

4e

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Interdit aux chiens et aux Italiens

Plébiscité en festival, chaleureusement accueilli par la critique et le public, ce court (1h10) et beau film d'animation vaut le détour.

Le réalisateur Alain Ughetto y raconte la vie de ses grands-parents, originaires du Piémont et ayant émigré en France, du début au milieu du XXème siècle.

Réalisé en stop motion, à partir de figurines en pâte à modeler, Interdit aux chiens et aux Italiens présente deux grandes qualités : il donne à voir des aspects de l'histoire rarement abordés (par exemple la zone d'occupation italienne en France pendant la seconde guerre mondiale, ou l'importance de la main d'oeuvre italienne dans la construction des ouvrages d'art alpins) et il fait preuve d'une ingéniosité attendrissante dans les idées d'animation (des broccolis font de superbes arbres, les mains d'Ughetto interviennent directement dans le cadre comme des personnages à part entière...).

L'histoire est intéressante et émouvante à la fois, et le succès de ce très joli film paraît amplement mérité.

 

2e

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Sing a bit of harmony

La puissance des anime japonais, en matière d'énergie positive et de narration décomplexée, n'a pas aujourd'hui d'équivalent dans le monde. Ce que propose ici Yasuhiro Yoshiura se situe à un niveau d'imagination débridée que peu de productions américaines ou européennes pourront atteindre. 

Le pitch est casse-gueule : une intelligence artificielle est envoyée "incognito" dans une école par un groupe de chercheur en informatique, sous la forme d'une jeune fille. Las ! Elle est démasquée immédiatement, et l'intrigue doit donc rebondir vers d'autres pistes complexes, très émouvantes et pour certaines, un peu tirées par les cheveux !

Ce qui fait tenir un tel projet debout, c'est l'incroyable optimisme qui draine l'ensemble. Le scénario ose tout, sublime tous les poncifs en provoquant sourires, pleurs, rires, étonnements, avec un sens du rythme qui rappelle celui de la grande comédie musicale américaine. C'est enlevé et très maîtrisé dans la progression dramatique, jusqu'à un final formidablement réussi.

Pour les amateurs du genre, du très solide. Le film, que j'ai découvert à Annecy, est malheureusement très mal distribué en France.

 

3e

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Flee

D'abord disponible sur la plateforme d'Arte, ce film d'animation du Danois Jonas Poher Rasmussen sort aujourd'hui en salle.

Il est original à plusieurs titres.

Dans sa forme d'abord. Il mélange différentes techniques, suivant l'effet recherché : animation classique pour la trame principale, images d'archive en prise de vue réelle pour contextualiser les séquences, dessin au fusain pour les scènes les plus marquées par l'émotion. Ce mix fonctionne bien et apporte beaucoup au film.

Par son contenu ensuite. Si les films sur les migrants sont assez nombreux, on n'avait jamais vu au cinéma une filière qui conduit des réfugiés d'Afghanistan en Europe, en passant par la Russie et les pays Baltes. Cet aspect est vraiment original, et les longs passages qui relatent la vie de la famille afghane dans un Moscou enneigé sont très réussis. Le héros enfin est homosexuel : cela ajoute évidemment à la complexité de sa situation.

L'histoire est celle d'un ami du réalisateur. Cela rend encore plus attachant ce film délicat, qui possède de plus une intrigue pleine de suspense. Flee a été primé à Annecy, et a réalisé un exploit me semble-t-il unique : être nommé aux Oscars dans trois catégories différentes (Meilleur film en langue étrangère, Meilleur documentaire, Meilleur film d'animation).

 

2e

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Buzz l'éclair

Au rayon des points positifs de ce spin off de la série Toy story : une perfection technique impressionnante, quelques jolies idées (les voyages dans l'espace qui changent l'écoulement du temps), un certain courage (un chaste bisou gay qui vaut une interdiction dans 14 pays musulmans) et un Buzz dont la personnalité est assez conforme au jouet qui porte son nom dans les films (un optimisme forcené associé à une efficace naïveté).

Pour le reste, le film d'Angus MacLane est un peu décevant. Après un début plutôt intéressant du point de vue scénario, il devient dans sa deuxième partie une partie de tirs lasers qui regarde vers la monotonie redondante des premiers Star Wars, sorte de space opera qui ne décollerait jamais (toute l'action se passe sur une seule planète). 

Le mode de narration Pixar reste toutefois assez efficace, maniant second degré agréable et délicats moments de surprise. 

A vous de voir, je suis partagé !

 

2e

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Belle

Quelle production cinématographique actuelle peut revendiquer autant de lâcher-prise, autant d'inventivité débridée que Belle ?

Aucune. Il faut l'âme d'enfant de Mamoru Hosoda, sa fascinante humilité au service de l'émotion, pour générer autant de vibrations sensorielles.

Tout n'est certainement pas parfait dans ce dernier opus, mais tout y est tellement sincère qu'on ne peut que se laisse entraîner dans le torrent d'idées qu'Hosoda parvient à brasser, mélange étonnant de quotidienneté déprimante et de rêveries fantastiques. Peu d'oeuvres sont à ce point capables de nous faire pleurer sur des idées aussi simples (et des chansons aussi vulgaires). L'art d'Hosoda, qui explosait déjà dans le fameux Summer Wars, se rend ici plus accessible, plus directement abordable.

Les quatorze minutes de standing ovation dans la salle Debussy cet été (c'est mon record à Cannes) ont démontré la puissance de l'évocation hosodienne : une magie de l'enfance est ici à l'oeuvre, mélangeant ses aspects les plus sombres et ses espoirs les plus fous. C'est sublime, jusqu'à cette fin mezzo voce, si représentative de l'état d'esprit de Hosoda, artisan de cinéma modeste et génial.

Mamoru Hosoda sur Christoblog : Summer Wars - 2010 (****) / Le garçon et la bête - 2016 (***) / Miraï, ma petite soeur - 2018 (**)

 

4e

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Où est Anne Franck !

Il y a deux films dans le dernier Ari Folman.

Le premier, plutôt agréable, trouve un équilibre presque parfait entre la vivacité intellectuelle de la jeune Anne Franck et l'imagination débordante du vieux réalisateur israélien. 

A ce titre, certains passages sont de véritables splendeurs visuelles (l'armée colorée, les soldats nazis, l'incursion dans le poste de radio, Clark Gable, les dieux grecs, l'arrivée aux enfers...). Le caractère enjoué et impertinent d'Anne, sa détermination sans faille sont très bien illustrés.

Il y a malheureusement un deuxième film beaucoup moins convaincant (et même lourdingue) dans Ou est Anne Franck !, c'est celui qui est centré sur l'amie imaginaire d'Anne, Kitty. Le parallèle que fait Folman entre la Shoah et la situation des migrants dans l'Europe d'aujourd'hui est pour le moins discutable. Les errements de Kitty et de son compagnon pickpocket dans l'Amsterdam contemporaine sont ainsi lourdement didactiques et nuisent finalement au propos

Pas facile du coup de conseiller ce film, pourtant édifiant pour les enfants et les adolescents. A vous de voir, je suis partagé.

Ari Folman sur Christoblog : Valse avec Bachir - 2008  (**) / Le congrès - 2013 (**)

 

2e

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Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary

Beaucoup de qualité pour ce très joli film d'animation qui confirme l'excellence de la France dans ce domaine.

Le sujet est plaisant : il s'agit de montrer l'enfance de la célèbre Calamity Jane, et à travers ce prétexte, de donner à voir le monde de l'Ouest américain à travers un nouveau prisme, plus doux et plus poétique que dans les westerns traditionnels. On ne sait pas grand-chose de l'enfance de la future aventurière, ce qui permet aux scénaristes d'imaginer de belles aventures et une galerie de personnages attachants.

Le film de Rémi Chayé brille d'abord par son scénario. L'histoire est brillamment menée, pleine de rebondissements qui plairont aussi bien aux petits qu'aux grands. On éprouve un plaisir simple à suivre les mésaventures de cette petite fille féministe avant l'heure, toujours déterminée et se sortant des situations les plus désespérées avec un grand talent (et un peu de chance).

Les personnages sont typés sans être caricaturaux, les péripéties nombreuses et variées. On sent vraiment l'appel de l'Ouest dans ce convoi de charriots qui se dirige vers l'Oregon, et cela est dû en particulier aux paysages magnifiques et aux couleurs choisies, tout à fait étonnantes, et qui forment de véritables tableaux chatoyants. 

Calamity est donc une véritable réussite, tant sur la forme que sur le fond. Calamity, Une enfance de Martha Jane Cannary ressort dans les salles de cinéma françaises le 19 mai 2021 : profitez en famille !

Cette critique a été réalisée dans le cadre de l'opération DVDtrafic. Le film est disponible en DVD, Bluray et VOD depuis le 7 avril, chez Universal (FB, Twitter). Calamity, Une enfance de Martha Jane Cannary est bien parti pour intégrer le classement des plus grands dessins animés. Pourra-t-il même se placer parmi les films historiquement les plus aimés par les spectateurs ?

 

2e

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Soul

Fut un temps où chaque nouveau Pixar parvenait à nous surprendre. 

Ce n'est plus réellement le cas aujourd'hui.

Même si Soul est agréable, il suit un chemin désormais bien balisé et facilement attribuable à la "patte" Pixar : une animation irréprochable à la pointe de la technique numérique (certains objets ont une apparence de réalité totale), une intrigue qui mêle habilement humour et considérations métaphysiques, et enfin une tentative de faire surgir en nous de profondes émotions liées à l'enfance. 

Les aspects métaphysiques sont ici assez limités. Il est vaguement question de ce qu'est l'âme, mais le sujet n'est qu'effleuré pour être rapidement remplacé par un ressort plus classique de changement de corps.  Quant aux émotions, qui faisaient tout le sel de Vice versa ou de Toy story par exemple, elles se résument à des poncifs assez éculés : l'amour d'une mère, le don de soi, la peur de mourir. 

La philosophie générale du film se résume à un banal (et un peu niais) "C'est beau la vie, profitons-en", énième revisitation du carpe diem, ce qui est un peu court.

Ces réserves étant faites, le savoir-faire est toujours là. Certaines scènes sont très réussies (celle du coiffeur par exemple), l'animation de l'au-delà est assez originale et les personnages sont globalement sympathiques. Les scènes de musique sont jolies (mais moins réussies que dans Coco), la construction du film habile. L'atmosphère new-yorkaise est particulièrement bien rendue.

Un divertissement honorable, pour moi toutefois en retrait de la moyenne des productions Pixar. 

 

2e

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J'ai perdu mon corps

Sensation de la Semaine de la critique à Cannes et du Festival d'Annecy, le premier film de Jérémy Clapin coche toutes les cases  du film d'animation pour adulte réussi : des éléments qui ne seront compris qu'à la toute fin du film, une direction artistique subtile, de la tristesse et de la poésie, des effets de mise en scène bien dosés.

Le film évoque dans ses premières scènes des films comme L'homme qui rétrécit, et on se demande vaguement comment le réalisateur va gérer sur la distance c'est histoire loufoque de main baladeuse. Heureusement, on constate vite que cette histoire de main n'est qu'une accroche habile, mais que le coeur du film est une histoire touchante, bien plus classique. Ainsi deux films très différents cohabitent à l'intérieur de J'ai perdu mon corps.

Tout est tellement bien dans le film, à la fois inventif et absolument sage, que je ne sais pas au final quoi en penser : chef d'oeuvre classique ou essai sympathiquement réussi ? 

Il est très difficile de parler du contenu du film sans divulgacher son contenu, aussi je vais me contenter de conclure de façon allusive : J'ai perdu mon corps est suffisamment original dans sa trame narrative comme dans sa mise en scène pour mériter d'être vu, même si l'enthousiasme général me semble légèrement suspect.

 

3e

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La fameuse invasion des ours en Sicile

Je me souviens d'une époque (très lointaine) où connaître l'oeuvre de Lorenzo Mattotti relevait d'une sorte de snobisme arty qui positionnait l'amateur de BD dans le champ de l'art contemporain. On vénérait alors un "album de BD" comme une oeuvre d'art (par exemple l'incroyable Feux). Et on tirait un type de satisfaction très particulier de cette situation : celle des happy few qui ont su distinguer le génie dans le milieu plutôt cloisonné de la BD.

J'attendais donc beaucoup du premier long-métrage de Lorenzo Mattotti.

Si La fameuse invasion est une oeuvre agréable (plutôt pour les enfants) et techniquement de très bonne qualité, il m'a un peu déçu en terme d'ambition artistique. Le conte de Buzatti est sympa, mais il manque de souffle pour intéresser le public adulte. Et l'animation est un peu trop propre à mon goût, avec ses motifs répétitifs et ses à-plat de couleurs primaires. 

Plusieurs aspects du film sont plutôt réussis (les monstres, la poésie décalée), mais sa facture est un peu trop sage pour vraiment m'enthousiasmer.

 

2e

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Toy story 4

Rien de nouveau sur la planète Toy story, mais le travail est une fois de plus très bien fait.

Ce nouvel opus réserve son lot de nouveautés, à savoir un magasin d'antiquités avec des poupées années 50 façon film d'horreur et deux peluches plutôt dures à cuire (puisque ce sont des jouets de stand de foire), Ducky et Bunny (dont la voix est celle du décidément omniprésent Jordan Peele).

Tout cela est raisonnablement attendrissant, ménage le double niveau de lecture enfants / parents qui fait le sel de la série, fait appel à la nostalgie avec une relative délicatesse et permet de constater à quel point la technologie a progressé depuis le premier épisode. Les thématiques abordées ne sont à dire vrai pas très nouvelles (le besoin d'amour, l'émancipation) et très consensuelles. 

Je n'ai pas été bouleversé comme dans Toy story 1 ou 3, j'ai un peu ri, beaucoup souri et écrasé une micro larme.

Pour résumer, un divertissement tout à fait recommandable en temps de canicule.

Toy story sur Christoblog, c'est : Toy story 3 - 2010 (***)

 

2e

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Funan

En s'attaquant au terrible sujet de la dictature des Khmers Rouges, ce film d'animation de Denis Do ne fait pas dans la facilité : pas évident en effet d'évoquer l'horreur avec les lignes claires d'une sage animation.

Le début de Funan est d'ailleurs un peu trompeur. Le spectateur est invité à partager une gentille chronique de la vie quotidienne d'une famille cambodgienne. Les couleurs sont plutôt pastel, le trait des dessins presque évanescent. 

Puis, petit à petit, le film devient un road trip un peu plus tendu, avant de descendre progressivement dans les différents cercles de l'horreur : camps, traitements inhumains à grande échelle, rapports complexes entre bourreaux et victimes, scènes de terreur pure. 

Quand la lumière se rallume, on a du mal à croire que la quiétude des premiers plans du film ont pu nous mener à la catastrophe finale (entre 1 et 2 millions de cambodgiens sont morts entre 1975 et 1979), exactement comme si un film commençait sous les pommiers en fleurs d'un tranquille shetl de la campagne polonaise pour se finir à Auschwitz. 

Denis Do dit s'être inspiré des récits de sa grand-mère pour réaliser son film. C'est peut-être ce qui donne à Funan ce beau mélange de force et d'extrême sensibilité.

 

3e

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Miraï, ma petite soeur

A ceux qui, comme moi, ont été estomaqués par l'ampleur et le foisonnement imaginatif des films précédents de Mamoru Hosoda, Miraï, ma petite soeur pourra peut-être apparaître comme une œuvre mineure, voire décevante.

En effet ici peu d'effets spéciaux, de mondes parallèles ou de monstres protéiformes, mais la simple immersion dans la psyché d'un petit garçon de quatre ans qui vient d'avoir une petite sœur. L'exercice est donc minimaliste, et il faut l'incroyable talent de Hosoda pour tenir la distance d'un long-métrage.

Pour réussir ce qui tient d'une gageure, le réalisateur japonais (qui s'affirme de plus en plus comme le successeur de Myiazaki dans le Panthéon de l'animation nippone) utilise toutes sortes de subterfuges délicats : l'architecture incroyable de la maison qui permet nombre de pirouettes, des aller-retours dans le temps d'une grande beauté et une mise en scène très cinématographique qui joue superbement sur les cadres et la profondeur de champ.

Le résultat est un condensé de poésie et de délicatesse. A conseiller en cette période de Noël. 

Mamoru Hosoda sur Christoblog : Summer Wars - 2010 (****) / Le garçon et la bête - 2016 (***)

 

2e

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Parvana

Grandir à Kaboul quand on est une petite fille et que son papa vient d'être arrêté, ce n'est pas simple. Parvana, 11 ans, décide donc de se déguiser en garçon pour faire les courses au marché.

La réalisatrice irlandaise Nora Twomey choisit d'entremêler une chronique réaliste de la vie quotidienne avec des visions oniriques illustrant un conte traditionnel. Elle parvient ainsi à atténuer la dureté de ce que vit la petite fille, et donne à voir la puissance de l'imagination.

Les scènes qui se déroulent dans la capitale afghane sont assez réalistes alors que les passages liés à la fable sont travaillés comme des miniatures orientales, un peu dans le style du Michel Ocelot de Azur et Asmar.

Le film se regarde avec plaisir, même s'il faut reconnaître que le scénario un peu trop sage manque un peu d'originalité pour vraiment émouvoir. 

 

2e

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