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Christoblog

Articles avec #series

Mad men (Saison 3)

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/77/49/08/19475325.jpgAlors que la saison 5 se déroule tranquillement aux US, je progresse paresseusement dans la série.

Après une saison 1 un peu décevante, et une saison 2 passionnante, la saison 3 me laisse un goût mitigé dans le gosier : toujours autant de scotch et de cigarettes, mais on finit par s'y habituer.

Les destins des différents personnages se développent lentement : Betty s'éloigne de plus en plus de Don, ce dernier est inexorablement impassible, Peggy poursuit une irrésistible ascension, Sterling est de plus en plus attirée par la chair fraîche...

Cette saison renoue avec les lenteurs de la saison 1 et je trouve qu'elle est un peu en retrait par rapport à la saison 2.

Peu de découvertes nouvelles sur la vie antérieure de Don : la série de ce point de vue semble devoir accoucher d'une souris. Certains personnages disparaissent presque, et c'est dommage (je pense à l'homosexualité refoulée de Salvatore par exemple, qui constituait un beau sujet).

La confrontation américano-britannique ne produit pas l'effet détonnant auquel on pouvait s'attendre. Et enfin j'ai été un peu déçu par le manque d'intéraction avec l'actualité, à part peut-être la mort de Marylin et surtout le très bel épisode 12 sur la mort de Kennedy (réalisé par Barbet Schoeder s'il vous plait), impressionnant.

Bien sûr, la série reste tout de même d'un très haut niveau, avec une réalisation de qualité cinématographique, une interprétation parfaite, des décors et costumes fabuleux, et un aspect historique des plus intéressants.

On s'ennuie tout de même un peu parfois. La saison 4 sur Christoblog dans quelques semaines.

 

3e

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Fringe (Saison 1 et 2)

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/76/60/03/19820450.jpgLes lecteurs de Christoblog savent que je suis un fan de JJ Abrams (cf mes billets sur Lost, Super 8, Star Trek).

Et comme souvent avec JJ, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans sa série Fringe. Il a fallu que je m'y reprenne à plusieurs fois pour vraiment apprécier cette nouvelle friandise abramsienne, qui s'apparente fortement à une série plus ancienne que certains d'entre vous ont aimé : Alias.

Cette dernière valait pour la révélation d'une jeune fille très séduisante, en même temps qu'extrêmement athlétique, solide et par certains côtés fragile. Jennifer Garner y acquérait une célébrité qu'elle ne sut pas bonifier. Dans Fringe, le rôle de jeune amazone est assurée par la magnétique Anna Torv. Celle-ci partage l'affiche avec un casting de rêve : le vieil azimuthé, savant fou typiquement 80's, John Noble, et une sorte de gros nounours à la Jason Bourne, le transparent Joshua Jackson.

Ce trio subit durant toute la première partie de la Saison 1 une suite d'aventures qui rappelle furieusement X-files : appelés sur les crime scenes surnaturelles, ils tentent d'élucider des énigmes compliquées et a priori sans liens entre elles. Très rapidement, leur histoire personnelle est mise en jeu, et les péripéties abracadabrantes se multiplient, balayant le spectre large de toute la SF : voyage dans le temps, télékinésie, manipulation de l'esprit de toute sorte, monstres divers, corps mutant, technologie de cuisine, etc...

L'imagination semble dans la première saison ne pas avoir de limite et la série se révèle être LA SERIE de fantastique telle qu'on la rêve : inventive, sans tabous, intime et cosmologique à la fois. C'est peu de dire que la compréhension de ce qui se joue dans la deuxième partie est une découverte absolument passionante. 

Dans la deuxième saison, on est dans la jouissance intellectuelle de premier ordre puisque le film pénètre plus avant dans le mystère des univers parallèles (un thème à la mode, 1Q84, le dernier roman de Murakami en fait son ressort principal). Cette saison charnière sera probablement la meilleure de toutes puisqu'on ne fait encore que deviner le dessein général de l'univers qui promet d'être bouleversant : plaisir de la découverte, frisson de l'inconnu.

La série parcourt avec brio tous les thèmes habituel de l'univers de JJ Abrams : relativité des notions de bien et de mal, doubles personnalités, sexualité refoulée, signes cabalistiques, pistes sans issues, artefacts magiques, vie au-delà de la mort, déterminisme et libre arbitre.

Un immense plaisir de spectateur.

 

4e

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Mad men (Saison 2)

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/66/88/40/18961603.jpgOuh là là, j'entends déjà ceux qui vont dire qu'ils ont déjà vu la Saison 4 de Mad men, et que je suis bien lent, et ta ta ti et ta ta ta.

A ceux là, je répondrai que cette série mérite qu'on prenne son temps, justement. Dans ma chronique de la saison 1, je soulignais combien la série était atypique, proposant plus une ambiance qu'une intrigue.

Ceci reste vrai dans la Saison 2. Pas de cliffhanger dans Mad men, mais plutôt une sensation que le temps s'écoule avec un coefficient de viscosité important. Si l'intrigue reste minimaliste (les contrats des publicitaires s'égrènent d'une façon mécanique, mais intéressante, reflétant les mouvements de fond d'une époque), ce sont les caractères des personnages qui parviennent ici à acquérir une épaisseur psychologique de plus en plus convaincante.

Prenons le cas de Peggy Olson, par exemple, particulièrement représentative de la modernité introduisant le paradoxe chez la femme (ou l'inverse). Ou celui de Salvatore, qui découvre une homosexualité refoulée - alors qu'un petit jeunot sans complexe professionnel affiche la sienne ouvertement. Tous les personnages dans cette saison s'épanouissent comme des fleurs carnivores, capiteuses, ridicules, touchantes, humaines.

Don Draper, au milieu de cette humanité balzacienne en marche apparaît comme un trou noir. Qui est-il : on ne le sait pas vraiment, et cette saison n'apporte que des embryons de résolution à cette énigme. Que veut-il ? Que ressent-il ? On ne le sait pas non plus, tant sa conduite parait être celui d'un sex addict égaré dans une époque qui ne le comprend pas, et qu'il ne comprend pas.

Si dans cette saison les personnages prennent chacun (enfin) toute leur épaisseur, que dire de la fabuleuse qualité de la reconstitution, et de l'extraordinaire travail sur les couleurs, les textures, les musiques, les chatoiement du temps. C'est à un régal proustien que nous convie Mad men : émerveillement de voir une époque entière surgissant sous nos yeux, zébrée d'apperçus de modernité (la mort de Marilyn, la Baie des cochons, les premiers concert de Dylan), qui pour nous étaient jusqu'alors moins que des souvenirs : de simples traces.

Mad men réussit un tour de force : nous faire tellement sentir présent le passé, que l'avenir d'alors semble irréel.

Cette saison atteint des sommets de bizarrerie élégante et éthérée dans son escapade californienne, absolument géniale et filmée d'une façon magistrale, cinématographique et acidulée. Du grand art.

Toutes les séries sur Christoblog.

 

4e

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The killing

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/78/08/77/19445750.jpgForbrydelsen.

Pour ceux qui ont vu la série danoise (oui, oui, danoise) dont je parle dans cet article, ce mot évoquera le générique angoissant (et ô combien agréablement attendu) de chaque nouvel épisode.

Un jeune fille a été tuée par un sadique. L'enquête va durer 20 jours (= 20 épisodes). Bien entendu les fausses pistes vont se multiplier avant le dénouement final dont je ne dirai pas un mot, soyez rassuré.

Un couple adorable d'enquêteur est sur la brèche. Elle est entièrement bouffée par son métier (sa mission, son sacerdoce ?), lui ne peut pas l'encadrer et voudrait bien s'en débarrasser.

Quoi de neuf, allez vous me dire ? Et en particulier par rapport aux séries US ? Eh bien, chers lecteurs, le rythme. Parce qu'ici vous êtes priés de ne pas être pressé. Avant de voir l'enquête avancer (doucement), il vous faudra apprendre à connaître dans l'intimité chacun des protagonistes du drame. A savoir : les parents de la victimes (insoutenables phases du deuil), le politique lié (ou pas ?) à cette sombre affaire, plus une incroyable série de seconds rôles parfaitement interprêtés (conseillers, collègues, professeurs, amis de la victimes, journalistes, etc..).

C'est extraordinairement bien joué, le scénario est millimétrique et la mise en scène impeccable.

Pas étonnant qu'un remake US existe, au demeurant tout à fait honnête, parait-il.

Il existe une mini-deuxième saison que je commenterai quand elle sera sortie, mais en attendant, si vous aimez les séries et que vous rêviez d'un drame mélangeant l'urgence haletante de 24 h chrono et la densité de réalité de The wire, The killing est pour vous, sautez sur l'occasion.

 

4e

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Kaamelott (Livres 5 et 6)

Alexandre Astier. Calt ProductionsLe livre V de Kaamelott se présente comme la saison de transition entre les 4 premières, constituées de sketches courts à dominante comique et la sixième, qui devrait normalement être suivie de trois long-métrages de cinéma.

Elle marque donc une rupture de ton absolument totale et inédite à mon sens dans l'histoire de la télévision. Le format change, passant de quelques minutes à 40 minutes par épisode. Le générique abandonne au passage ses effets de trompettes pour monter en qualité et s'accompagner d'une musique entêtante.

Du running gag et de l'absurde à la française,  le ton évolue vers une sorte de chronique dépressive et dans laquelle les éclairs d'humour deviennent de plus en plus décalés. Arthur abandonne volontairement le pouvoir et entame une errance désespérée visant à savoir s'il a eu des enfants de ses nombreuses maîtresses. Il y a entre les premiers Kaamelott et cette saison autant de différence qu'entre Woody et les robots et September dans la filmographie d'Allen.

Pour assister à cette parade funèbre une pléiade d'acteurs de renom (re)viennent jouer les guest stars, une façon pour eux de saluer la qualité et la fécondité du talent d'Alexandre Astier. Alain Chabat est fabuleux en duc d'Aquitaine tergiversant sans cesse, Christian Clavier est étonnant de retenue en juriste consulte maniaque, François Rollin est excellent en félon latiniste, et Antoine de Caunes joue à contre-emploi un idiot parfait. Tous sont présents pendant plusieurs épisodes. On notera également les apparitions de  Géraldine Nakache, Guy Bedos, Patrick Bouchitey, Anouck Grimberg, Valérie Benguigui...

Le livre VI se déroule quant à lui chronologiquement avant tous les autres. Il réalise un exploit qui ne  peut que ravir les fans de la série : il présente progressivement tous les personnages dans leur pré-histoire. Ce faisant, il concrétise un rêve que Lost n'est pas parvenu à réaliser, donner une explication à tous les éléments présents dans les 5 saisons précédentes : pourquoi Arthur n'a-t-il pas de relations sexuelles avec Guenièvre, pourquoi Perceval et Karadoc, malgré leur bêtise, ont été appelés à la Table ronde, comment est né l'amour de Lancelot, etc.

La série prend une ampleur qu'elle n'avait pas auparavant par l'utilisation des décors de Rome, la série de HBO, et par la présence d'acteurs de haut niveau, tous excellents : Patrick Chesnais, Pierre Mondy, Tcheky Karyo, Jackie Berroyer, Manu Payet, Bruno Salomone. Cette saison est intrinsèquement inégale (on sent parfois qu'Astier est un peu seul pour écrire, par comparaison avec les scénarios polis collectivement par toute une équipe de writers dans les séries US), mais elle constitue une incomparable friandise pour les connaisseurs.

La fin annonce très clairement les long-métrages au cinéma, normalement pour 2012.

Kaamelott (Livres 1 à 4)

 

3e

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Friday night lights (Saison 2)

Taylor Kitsch, Jesse Plemons, Minka Kelly, Scott Porter, Aimee Teegarden, Gaius Charles, Zach Gilford & Adrianne Palicki. DirectvAussi addictive que la saison 1, la deuxième saison de Friday night lights confirme que cette série est un miroir fidèle de la société américaine actuelle.

La personnalité de chacun des personnages est détaillée, dans l'ambiance pleine de promesses et de dangers qui suit la victoire en championnat acquise de haute lutte en fin de saison dernière. Matt, puceau et raisonnable, va perdre ses deux caractéristiques en même temps que la fille du coach le quitte pour un scandinave (ou pour l'idée d'un scandinave comme on le verra). Lyla tombe dans la sphère d'influence de chrétiens évangélistes pendant que Jason doit apprendre à vivre avec son handicap. Il y aura même un crime, involontaire mais bien réel.

D'une série sur le foot US avec une toile de fond sociale, la série évolue clairement dans cette deuxième saison en chronique d'une jeunesse texane ordinaire. Les performances de l'équipe de foot ne sont même plus montrées.

Le plus important est ailleurs : dans l'extrême proximité qu'on se découvre avec l'humanité des personnages et dans ce que la série montre des USA. Dans la première catégorie on appréciera particulièrement de découvrir les failles de coach Taylor, jaloux de sa fille et de sa femme (il n'est donc pas parfait !). Dans la seconde catégorie : fracture sociale, préjugés, racisme et sexisme ordinaire, mirage d'une ascension sociale par le sport. omniprésence de la religion, main d'oeuvre immigrée, alcool et drogue.

Vivement la saison 3, que je savourerai à la rentrée, attendant sagement la sortie des DVD officiels en France. L'attente aiguise le plaisir.

Saison 1

 

4e

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Breaking bad (Saisons 1 et 2)

Bryan Cranston. AMCIl est de bon ton de s'extasier devant Breaking bad.

Le look improbable (il est de bon ton d'utiliser le mot improbable à tire larigot*) de l'acteur Bryan Cranston y est pour quelque chose, comme l'aura qui entoure la petite chaîne américaine qui grimpe, qui grimpe, AMC, déjà responsable de l'irruption de l'improbable (je suis in !) Mad men.

Breaking Bad nous conte donc les aventures d'un prof de chimie atteint d'un grave cancer des poumons, qui pour assurer un avenir à sa petite famille (et accessoirement se soigner, vive la sécu, on ne le dira jamais assez) doit se lancer dans la production et la commercialisation de drogue.

Les deux premières saisons sont très plaisantes à regarder, alternant les morceaux de bravoures (les deux premiers et le dernier épisodes de la saison 1, le deuxième de la saison 2) qui rappellent irrésistiblement le meilleur de la production américaine style frères Coen époque Arizona Junior, ou même Tarantino.

Ceci étant dit, et notre plaisir n'étant pas boudé pour autant, force est de constater que la série n'innove pas beaucoup. Les références aux standards du genre sont multiples.

Allons-y pour un simple apéritif qui pourrait s'étendre sur plusieurs pages : le flashforward sur un épisode ou toute une saison était une technique habituelle de feu Alias, le gentil qui peut avoir un comportement moralement inacceptable a été exploré à fond par The Shield (sans compter que le beau-frère de Walter adopte justement la même démarche que le héros de The Shield),  le corps a faire disparaitre à tout prix à fait les beaux jours des Sopranos, le jeu sur les couleurs et la petite musique douce sur une opération où on exhibe un bout de poumon découpé sortent tout droit de Nip/Tuck, le macabre assumé et même (soyons précis) un gros plan sur une roue de charriot médical évoque irrésistiblement Six feet under, etc...

Vous l'avez compris, si j'ai éprouvé un certain plaisir à regarder les deux premières saisons de Breaking Bad, je ne crie pas pour autant au génie : d'autres ont inventé les nouvelles formes.

*Il sera bientôt de bon ton d'utiliser la locution "à tire larigot" : Née dès la fin du XVe siècle de l'association du verbe "tirer" (sortir un liquide de son contenant), et du nom "larigot", sorte de petite flûte, cette expression était à l'époque principalement associée au verbe "boire". "Boire à tire larigot" était donc pour les buveurs une incitation à faire sortir le vin des bouteilles comme on faisait sortir le son de l'instrument.

 

3e

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Friday night lights (Saison 1)

Minka Kelly. DirectvC'est facile d'être fan des Sopranos, de Lost, de Six Feet Under, de Mad men, ou de Breaking bad. Il suffit d'avoir du goût et/ou de surfer sur la vague des séries à la mode.

Etre fan de Friday Night Lights, c'est autre chose : il faut le vouloir, et ne pas craindre le ridicule. Car de quoi s'agit-il ? De suivre l'existence de membres d'une équipe de football américain, au sein d'un college perdu au fond du Texas, plus précisément à Dillon (beurk, j'ai perdu 90 % de mon maigre lectorat à ce stade).

OK. Et c'est bien alors ?

C'est génial.

Le foot américain, vous pouvez oublier, on s'en fout.

Ce qui est intéressant dans FNL est (a minima) de deux ordres :

1 - la série montre peut-être pour la première fois ce qu'est vraiment la vie dans les USA profonds (la présence de la religion, la soif de s'en sortir, les histoires miteuses, les soirées au fast food, la barbecue party comme passage obligé, les rapports sociaux, la place du sport)

2 - elle est profondément, romantiquement addictive, c'est la série "feuilletonnante" par excellence

Zola ou Balzac peuvent être convoqués au chevet de FNL (eh oui, rien que cela), car tout ce qui fait l'actualité américaine est présent dans la série : guerre en Iraq, dopage, racisme latent, rapport de classe, tableau de la vie ordinaire, destruction de la cellule familiale....

Ajoutez :

- des acteurs séduisants (le merveilleux Kyle Chandler par exemple)

- un scénario en béton et une bande-son remarquable

- une réalisation haut de gamme (genre caméra à l'épaule, on est entre Aronovosky et les frères Dardenne)

- une façon d'aborder de front des sujets difficiles et plus ou moins oubliés des séries contemporaines (le handicap et sa sexualité, les troubles bipolaires, la sexualité des ados, la maladie d'Alzheimer)

...et vous obtenez un produit haut de gamme dont je suis fortement dépendant.

Cette série, je l'ai découverte grâce au merveilleux site : le Monde des séries.

Saison 2

 

4e

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Kaamelott (Livres 1 à 4)

Calt ProductionsCet article contribue modestement à compléter la très belle série de critiques qu'Anna consacre sur son blog à la légende arthurienne au cinéma.

Pour ceux qui auraient vécu sur la planète Mars ces dernières années, un petit rappel : Kaamelott est une série humoristique créée par un Alexandre Astier pour M6. D'abord constituée de très courts épisodes, à la manière de Caméra Café, qu'elle a remplacé, la série a ensuite évolué vers un format plus long pour aboutir dans son Livre VI à des épisodes de 50 minutes. Elle a regroupé jusqu'à 5 millions de téléspectateurs.

Autant le dire pour commencer, la série ne vise pas à donner une nouvelle version du cycle arthurien. Si les principaux personnages sont bien là, et globalement respectent certaines de leurs caractéristiques (Lancelot enlèvera bien Guenièvre, Excalibur est bien magique), ils ne fournissent qu'un fond approximativement cohérent aux délires d'Astier. Un élément cependant ; si le ton est résolument à la comédie (du moins dans les Livres I à IV), la quête du Graal fournit un bruit de fond à la fois absurde et lancinant à la série, tout à fait étonnant.

 

Un humour bien français

Il serait tentant de rapprocher Kaamelott de Sacré Graal. Je trouve pourtant que les deux oeuvres ne se ressemblent pas du tout. Autant le film des Monty Python est un archétype du non-sense britannique, autant l'humour de Kaamelott trouve sa source dans un fond typiquement hexagonal. Les dialogues sont le ressort principal du rire et on ne peut s'empêcher de songer à Audiard par exemple (Léodagan est un personnage tout droit sorti des Tontons Flingueurs). Chacun des personnages a son propre trait de personnalité, ses mimiques, ses tics de langages qui deviennent des répliques cultes. On pense évidemment à De Funés ou Fernandel. Ils fonctionnent d'ailleurs souvent en double (Yvain/Gauvain, Merlin/Elias, Perceval/Karadoc) dans une grande tradition française du duo comique. Personnage aux traits typiques + duo comique + jeux de mots =  Astérix et Obélix.

Un des personnages les plus drôles, Caradoc, fait dans cette déclaration une démonstration parfaite de l'art d'Astier de jouer avec les mots, jusqu'à obtenir un effet d'embrouillamini sublime : "Le débutant, qu'est-ce qui fait ?, il attrape le fenouil par la tige, et essaye de donner des coups avec la partie sporadique[...] et ben non, en faite, qu'est-ce qu'on constate, quand on observe l'objet en détail, c'est que la partie sporadique, ne présente pas de prospérité et que donc, elle est lisse. Il vaut mieux l'attraper par la partie boulière, ou sporadique, et se battre avec la tige, la partie tigeuse, dont la pointe peut être considéré comme redondante !"

 

Kaamelott, série univers

Kaamelott est l'objet de son créateur, Alexandre Astier, qui en est l'acteur principal, le scénariste, le dialoguiste, le réalisateur, et qui en compose la musique. Il joue dans la série avec son père, sa mère, sa-belle mère, son frère, et fait apparaître ses enfants. Il décline de nouvelles trames narratives sous forme de BD, et bientôt de nouvelles, après avoir publié tous les dialogues, et avant une trilogie au cinéma dont le premier volet sortira en 2012.

Astier est tenté de tout inclure dans son monde : des dizaines  de références à des éléments extérieurs ont été répertoriées, de Star Wars aux divinités japonnaises en passant par la coupe de monde de football.

 

Perceval : Bourvil meets Kafka

De tous les personnages, Perceval se détache pour beaucoup d'aficionados. Très bête, ne sachant ni lire ni écrire, mais surdoué en ce qui concerne les nombres et les jeux hyper compliqués (le fameux Sloubi, voir la règle, hilarante), ne reconnaissant pas sa droite de sa gauche, inconscient face au danger, il semble pourtant être marqué par le destin pour tenir un rôle prépondérant dans la quête, et Arthur ne s'y trompe pas, puisqu'il le tient en haute estime et déjeune souvent seul avec lui.

La composition du comédien Franck Pitiot est exceptionnelle et donne à la série des moments d'anthologie. Pour vous donner une petite idée de l'art Percevalien je vous conseille de passer 5 minutes à regarder le magnifique épisode 92 (L'inspiration) du Livre IV, ici en streaming.  

La table ronde sur Christoblog, c'est aussi Excalibur.

Livre 5 et 6

 

3e

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Mad men (Saison 1)

Elisabeth Moss. AMCEn juillet 2007, une petite chaine télé américaine, AMC, surprenait le monde télévisuel américain en présentant une série résolument originale : Mad men.

Pas de vedettes, pas ou peu d'action, pas de cliffhanger en fin d'épisode. Bref, un condensé de procédé anti-commerciaux qu'on pensait réservé à HBO, et encore.

Nous sommes dans les années 60, au sein d'une agence de publicité. Il faut bien le dire, au début on n'y comprend pas grand-chose, tellement le langage, ainsi que les comportements, sont codés et datés. Tous les hommes fument et boivent comme des trous, y compris au travail (quelle époque !) et songent aussi à sauter leur secrétaire, qui a priori est assez souvent du même avis.

Un début déstabilisant, dans lequel les personnages n'ont pas grand relief. Il faut attendre la moitié de la saison pour se familiariser avec Don Draper et ses acolytes qui finalement ont chacun leur personnalité. Les femmes sont encore plus intéressantes. Si la secrétaire du boss est une bombe sexuelle intrigante, la petite nouvelle (Elisabeth Moss, ci contre) s'avère être une coriace, et intelligente qui plus est. La femme de Don, dépressive, constitue un tableau poignant de la situation de la femme au foyer.

Un coup de théâtre éclairant le passé de Dan éclaire l'épisode 10 et à partir de là, on peut dire que la série est parfaitement lancée.

Ce qui fonde la différence de Mad men d'avec ses illustres prédécesseurs des early 2000 (Lost, Alias, 24), c'est la qualité de la mise en scène, la recherche de la perfection pour tous les éléments (décors, musique, photo) qui rendent le produit fini aussi estimable qu'un film : le pitch, le concept ne sont plus au coeur de l'intérêt qu'on porte à la série. En ce sens on se rend mieux compte aujourd'hui du rôle de passeur qu'on joué deux grandes séries des années 2000 : Les Sopranos et The wire.

Je reviendrai à l'occasion de mon billet sur la saison 2 sur Mathew Weiner, le showrunner de la série et sur ses influences, de Sirk au cinéma français en passant par l'écrivain méconnu John Cheever, un des inspirateurs de Bret Eaton Ellis.

 

3e

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True blood (Saison 2)

Deborah Ann Woll. Home Box Office (HBO)La saison 2 de True blood est tellement explosive que pour les habitués de Six Feet Under, le précédent opus d'Alan Ball, la vision de la série est profondément troublante.

Les atmosphères feutrées de la famille Fisher paraissent en effet assez éloignées des cérémonies orgiaques que nous proposent cette deuxième saison étonnante. Et pourtant, en y regardant de plus près, on ne manquera pas de relever de nombreux points communs entre les deux séries : une bonne dose de sexe, des gays bien représentés, un rapport au corps très spécial (vampires, ménades, métamorphes, cadavres), la mort bien sûr, des meurtres mystérieux...

La saison commence doucettement puis prend jusqu'à l'épisode 9 un tour assez curieux : les personnages principaux vivent chacun des aventures séparées durant de longs arcs narratifs : Sookie et Bill vont à Dallas démêler une drôle d'affaires concernant un vampire vieux de 1000 ans, Jason s'embrigade chez des chrétiens fondamentalistes absolument flippant, Tara s'amourache d'un bel éphèbe et tombe sous l'influence de la diabolique Maryanne Forester (l'actrice Michelle Forbes, spécialiste des rôles de méchante sur une saison, comme dans Battlestar Galactica), Lafayette est malmené par Eric, Sam se découvre une copine, etc...

Outre le fait que certains personnages de la saison 1 dévoilent une face cachée (Sam, Sookie malgré elle) la saison apporte son lot de nouvelles recrues comme la très jeune Jessica (photo ci-contre) vampirisée par Bill (pour l'amour de Sookie, c'est un peu compliqué) et qui la pauvre est destinée à perdre sa virginité à chaque rapport sexuel, puisqu'elle est décédée vierge ... et que les vampire "réparent" automatiquement leur blessures. Quelle idée de sadique !

Les seconds rôles se révèlent également d'un très bon niveau (Eric, le flic Andy Bellefleur, etc...).

L'épisode 10 est franchement incroyable, et globalement la série continue à être tout à fait addictive et superbement réalisée. Le nombre d'incursion vers des domaines méritant d'être approfondis laisse présager de grands moments à venir (d'autres créatures, la reine de vampires, etc...)., d'autant que la saison 2 se finit sur un cliffhanger redoutable.

Vivement la saison 3. 

Saison 1

 

4e

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Earl (Saison 4)

Ethan Suplee, Jason Lee, Jaime Pressly, Nadine Velasquez & Eddie Steeples. Twentieth Century Fox Film Corp.Il y a quelques années, My name is Earl fit souffler un agréable vent frais sur le monde des comédies américaines format court (26 minutes). Pas de rires enregistrés, un tournage principalement en extérieur : ça changeait de Friends.

Le pitch était en plus rigolo : un escroc à la petite semaine gagne à la loterie, mais manque de bol, il est immédiatement renversé par une voiture et perd son billet. Il entend parler de karma à la télé et décide de rattraper toutes les mauvaises actions de sa vie : 259 si je me souviens bien.

Les saisons 1 et 2 nous entrainaient dans une loufoquerie rappelant assez l'ambiance de Arizona Junior ou de notre Kaamelott. La saison 3 tentait d'innover avec un passage de Earl en prison.

Pour la saison 4 retour au basique : une petite historiette par épisode.

Parmi les premiers épisodes, les meilleurs sont ceux qui se consacrent à un personnage en particulier : 4x01 (émouvant), 4x02 sur un vieux en train de mourir qui se révèle être un ex soldat tueur absolument féroce, 4x05 qui nous présente un ex-cascadeur qui a perdu la mémoire et revit toujours la même journée. Ces beaux épisodes nous rappellent les meilleurs moments de la série, dans lesquels absurde, tendresse et décalage forment un harmonieux mélange. La série s'attarde aussi sur l'approfondissement de certains personnages récurrent de la série, en particulier sur Randy qui tient la vedette de nombreux épisodes dont les savoureux 4x14 et 4x17 (qui voit Randy construire sa propre liste).

A mi parcours la série prend un tour particulier avec des arcs narratifs qui se développent sur plusieurs épisodes (Darnell s'avère être couvert par un programme de protection de témoin et doit s'enfuir avec Joy). Après le plaisir des retrouvailles, on sent que la série a du mal à conserver son impulsion initiale. Les derniers épisodes confirment la perte de vitesse (en particulier 4x25 et 4x26, parodie d'une émotion télé pas très drôle).

Au final cette quatrième saison se révèle assez agréable à regarder, malgré des faiblesses qui apparaissent de plus en plus (les personnages deviennent progressivement leur propre caricature). A consommer comme un paquet de pop corn.

La fin semble annoncer une cinquième saison (To be continued !) qui, on le sait maintenant, n'existera jamais. C'est peut-être mieux ainsi : il serait dommage que Earl baisse de niveau, le contexte de la série contient ses propres limites.
 

2e

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True blood (Saison 1)

Anna Paquin. Home Box Office (HBO)Evidemment, nous étions plus d'un à attendre la nouvelle série d'Alan Ball, le génial créateur de Six Feet Under, réputée meilleure série de tous les temps, ou presque.

Dans la foulée d'un revival vampire qui vit presque simultanément émerger le fade Twilight et le génial Morse, on se demandait franchement ce que le second degré gay de Ball pouvait bien avoir à faire avec une intrigue lourdingue dans la chaleur caoutchouteuse et moite des bayous de Louisiane.

Et à dire vrai, les premiers épisodes de True blood vous laissent un peu comme deux ronds de flans. Le générique est génial, sûrement le plus beau de toutes les séries que j'ai pu voir, mélange arty de religion, de cadavres dévorés par les vers, de sexe débridé et de vaudou torride. La composition des personnages principaux est confondant de premier degré assumé : Anne Paquin est une exquise-craquante-délicieuse télépathe vierge, son frère un obsédé sexuel comme on en voit peu (queutard est un doux euphémisme pour le qualifier), Chris Bauer est un gros (gros) nul de policier, Stephen Moyer un vampire plus exsangue que nature.

Tout cela donne une salve d'épisodes dont on ne sait pas si c'est du lard ou du cochon, la finesse et le manque d'action (relative) de SFU étant ici transmutée en fantaisie foutraque avec serial killer qui zigouille impunément des personnages dont on pensait qu'ils pouvaient tenir plusieurs saisons (la grand-mère), sexe foutrement explicite (cf premier épisode) et coup de théâtre flou totalement inattendu (voir les deux derniers épisodes).

Les personnages secondaires (Lafayette et sa soeur, le magnifique Sam Merlotte qui nous ménage un chien de sa chienne) sont particulièrement savoureux.

La patte d'Alan Ball se révèle progressivement dans cette façon de prendre les choses à rebours : je pense à l'asservissement du gros vampire par Sam et sa compagne, et sa fin aussi tragique qu'abrupte, à la façon dont la jeune victime de Bill vit sa nouvelle vie de vampire : à chaque fois le mauvais goût l'emporte, mais Ball parvient à nous le faire prendre comme quintessence de ce qui mérite d'être vécu. Irrésistiblement, l'atmosphère sèche comme un coup de trique qui préludait à chaque début/décès des épisodes de SFU nous revient en mémoire.

Si SFU pouvait être qualifié de série de bobo, True blood renoue avec un style beaucoup plus popu, bien que par moment très pointu, un peu comme si Alexandre Dumas avait croisé le chemin de Jean-Paul Gauthier.

Je vais maintenant m'attaquer à la saison 2, plein d'une impatience teintée par le goût du sang.

Saison 2

 

4e

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24 heures chrono (Saison 8)

Annie Wersching. Twentieth Century Fox Film Corp.Je serai bref.

Dans la même semaine se terminent 2 des séries phares des années 2000, Lost (voir ci dessous) et 24.

Autant dire que désormais le paysage des séries devient tout à coup morne et tristounet, même s'il reste tout de même True blood, Mad Men et Breaking Bad à commenter.

Autant le final de Lost m'a parut boursouflé et à côté de la plaque autant le final de 24 me parait parfaitement conforme à ce que la série a toujours voulu faire : de l'efficacité, des rebondissements, mais une véracité psychologique rarement prise en défaut. Le final de la série est à son image, émouvante (mais pas trop), sec comme un coup de trique, et en même temps porteuse de plusieurs sens possibles (Jack ne voit pas les autres, mais leur parle, les autres le voit et pleurent, lui disparait comme Orphée aux enfers, etc...).

La saison 8 aura été de très belle facture, une de mes préférées avec les 1, 2, et 5. Il faut dire que le personnage de Renée Walker, sorte de Bauer au féminin, et symétrique de la femme de Bauer disparaissant en saison 1 y est pour beaucoup. La montée en puissance de Chloé, présente depuis la saison 3 aussi, Chloé la mal-aimée, haïe par certains fans, bouc émissaire boudeuse finalement élevée au rang de chef de la CTU, amie intime, sous-estimée, toujours présente.

Tu vas vraiment me manquer Jack, but you can put your gun down, now. It's over.

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24h chrono, saison 1 à 7


3e

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Lost, S6, The end

Jorge García, Matthew Fox, Evangeline Lilly & Josh Holloway. ABC StudiosOk, j'expérimente un truc spécial : je vais commenter le season final de Lost sans l'avoir vu. En réalité c'est que j'en ai marre d'attendre : 6 ans déjà ... pff... et pourquoi ça ? Je suis normalement constitué, pas plus maniaque obsessionnel que vous (quoique ?). Et même, je dirais que je suis assez rationnel.

Alors, à quelques minutes (2h30 tout au plus) de comprendre pourquoi j'ai passé plus de 100 heures à regarder ce salmigondis de croyances à la mords-moi-le-noeud, de machins improbables et toujours habillés d'une sorte de rationalité extrinsèque (voilà que je me mets à délirer maintenant), oui, à quelques minutes de cela, qu'attends-je ?

Rien.

Me reviens en tête cette sentence : "Le meilleur dans l'amour, c'est la montée de l'escalier".

Oui, quoique ce season final me révèle, il sera en-dessous de ce que j'ai imaginé. Ainsi Lost restera comme la plus grande série en terme de promesses (tenues ou non, peu importe). "L'attente aiguise le plaisir" pourrait être son frontispice. Je reviens bientôt, après avoir vu la fin ...  et je ne serai pas déçu quoiqu'il arrive.

(Interruption 21h13, le 24 mai 2010)

 

Eh ben si. J'ai été déçu. Et toc.

Que le dernier épisode n'explique pas les pseudo-mystères scientifiques (la fumée noire, l'électromagnétisme, les nombres, qui a érigé la statue, pourquoi les femmes ne pouvaient pas avoir d'enfants sur l'île, etc...), finalement peu importe. Il n'y a que les crypto-scientifiques en mal d'explications rationnelles qui s'en offusqueront. Mais ceux là devraient avoir compris depuis longtemps que les révélations importantes avaient déjà eu lieu (les deux épisodes Ab Aeterno et Across the sea en ont révélé une tonne). Après tout, comme je l'ai lu ailleurs, se demande-t'on pourquoi Perter Pan peut voler ?

Donc le dernier épisode se concentre sur les personnages, et non sur les mystères, comme annoncé par les showrunners. OK.  Rien contre. Jusque là, je suis.

Maintenant, vous qui êtes fondamentalement réticents aux spoilers, partez.  ET VITE.

Car les 15 dernières minutes m'ont cruellement déçues. On dirait que JJ Abrams (et c'est possible) a imaginé les 5 dernières minutes à la suite des 5 premières. En effet, sans dévoiler la fin (mais qui se trouve être dans le même registre que la fin de Six Feet Under, en 500 fois moins bien), on peut tout de même dire qu'on n'y retrouve que les tout premiers participants (except Desmond, évidemment), y compris les plus accessoires : Shannon et son frère, Bernard et Rose...

Ainsi, apparait pour la première fois dans le vaste monde des séries cette incongruité : 5 minutes au début, 5 minutes à la fin, et au milieu, du grand remplissage, assez approximatif. Ceux qui ont vu Alias, la première série imaginée par JJ Abrams, comprendront ce que je veux dire par remplissage - et la frustration qui va avec.

Je précise : la fin en soi ne me heurte pas trop, sauf peut-être par son caractère religioso-panthéiste un peu ridicule voire tendancieusement scientologue. Mais quand même : elle ignore, elle souille, elle annihile tous les autres personnages de la série, en vrac : Jacob, MIB, l'île elle même (qui aurait méritée son centric), Wildmore, Eloise, Daniel, Charlotte, Ben, Eko, Ana Lucia, Rousseau, Mickael, Walt, Nadia, Richard, Ethan, etc... à quoi ça rimait de mettre tous ces gens en scène s'il ne servaient à rien , en tout cas à rien de plus que Boone, appelé lui à la petite scène finale "tout le monde il est beau, tout le monde il content" ? Comment imaginer qu'au moment de quitter un purgatoire (de pacotille entre parenthèse) il faille s'entourer de cette gourde de Shannon, plutôt que de sa mère ou de son père ? C'est quand même un peu n'importe quoi dans le genre bisounours au Paradis. Et je passe sur le vitrail rassemblant ostensiblement toutes les religions : on n'est quand même pas loin du foutage de gueule intégral.

Bon, je me résume. La fin n'est pas complètement nulle, mais presque. Je ne déteste pas, mais à l'image de la série j'ai envie de dire : aurait pu tellement mieux faire ! Les réalisateurs avaient toute une saison pour remettre les choses à l'endroit et mettre un peu de cohérence dans toutes les intrigues lancées. Au lieu de cela, ils ont développé les flashsideways, qui apparaissent aujourd'hui comme bien fades et inutiles.  De 3* la série se voit rétrogradée en 2* au Paradis des séries.

Ce fut un long voyage, et je fus heureux d'en être, car Lost fut plus une expérience collective qu'une série.

Lost, S6, mon avis après le 12ème épisode

Lost, S6, mon avis après le 6ème épisode

 

2e

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Les Soprano, l'épilogue

Warner Bros International TelevisionCrépusculaire

Cet adjectif a du être employé un bon million de fois à propos de films ou de séries (par exemple, je l'aurais pour ma part volontiers appliqué aux Damnés de Visconti), mais jamais, jamais, il ne s'appliquera mieux qu'aux 9 épisodes de l'épilogue de la saison 6 des Sopranos.

Fidèle

Oui, il a fallu l'être tout le long de ces 6 saisons, avec ses poussées de fièvre, ses temps (parfois) morts. Au final pour le fan de séries, les Soprano lutteront jusqu'au bout, au coude à coude avec The Wire et Six Feet Under pour le titre de meilleure série de tous les temps. The wire : je n'en suis qu'à la saison 3. SFU : j'ai adoré. Mais les Soprano ont quelque chose de différent : ils échappent à la temporalité . Je veux dire (je n'ai rien fumé, ni moquette, ni rien), cette série is not about mafia, elle parle de l'homosexualité, du suicide des ados, de la façon dont on peut décider de sa vie, des addictions, du remord, du divorce, de Hamlet et de Lorenzaccio mélangés,  de la psychanalyse, du rêve, du coma, du cancer, de la trahison, de la cuisson des fettucinis, d'être père, de Dieu(x), de devenir vieux et/ou fou, des canards dans la piscine, de la meilleure façon de tenir un restaurant, du FBI, du terrorisme, de Bush, de l'obésité, des Italiens et des Juifs, du terrorisme, de Scorsese, de la façon de faire un film, des mères, du viol, et de tant d'autres choses....

Et la nature ?

Une des particularités de cet épilogue est le rapport extraordinaire à la nature que cette dernière salve d'épisodes dessine. Quand Tony regarde le lac dans l'épisode 1, ou quand il regarde le soleil se lever dans les environs de Las Vegas dans un désormais mythique épisode 6 ("sous l'empire du peyotl"), on ne peut pas ne pas penser à tout ce qui nous dépasse. Vous voyez ce que je veux dire.

Tuer ou ne pas être tué, être tué ou ne pas tuer

Les Soprano n'ont rien de contemporain. En cela ils rejoignent Sophocle et Shakespeare. Les rapports entre les personnages sont ici régi par ce qui le fait le propre des tragédies antiques (ou de la loi du marché, mais est-ce différent ?) : qui peut me servir, où est le pouvoir, comment le conserver ? Dans beaucoup de ces épisodes, Tony hésite entre tuer ou pas (le 1, le 2, le 6) : le fait-il, on non ? Pourquoi ? Et vous, qu'auriez vous fait ? Et combien y a-t'il de façon de mourir ?

Savoir finir

Finir une série n'est jamais facile. Alias optait pour le happy end projeté dans le futur, apaisé et serein. Battlestar Galactica pour le twist final improbable, les 6 dernières minutes de Six Feet Under pour l'accélération brutale (et géniale) de la flèche temps. Dans 4 semaines deux monstres (Lost et 24h chrono) devront choisir leur fin. Les Soprano opte pour un final ouvert, la série se termine par un épisode assez quelconque, pourtant conçu et réalisé par David Chase lui-même. Comme un manifeste d'under statement narratif. L'ultime scène ne se termine pas, laissant deviner une fin (une partie de la famille serait assassinée, Meadow s'en sortirait grâce à un créneau raté) qui n'arrivera jamais. Coup de génie ou déception : ainsi la fin des Soprano sera-t'elle à l'image de toutes ces saisons, ni série sur la Mafia, ni comédie de moeurs, jamais là où on l'attend, tragico-comique et ennuyeuse, modeste et ambitieuse (oh ces épisodes en Italie...), ni tout à fait une autre, ni tout à fait la même...

Grazie mille

Merci. Pour cette bande son exceptionnelle (des génériques de fin parties intégrantes de l'épisode, par la seule grâce de la musique). Pour ces moments de peur, de vertige, d'amour, de vie, d'ennui. Pour ces seconds rôles d'anthologie. Ces guests stars reconnaissantes (rien qu'en saison 6 : Ben Kingsley, Lauren Bacall, Sydney Pollack, Alec Baldwin). Pour Steve Van Sandt et l'ombre portée du Boss. Pour cet épisode (le meilleur de toutes les séries du monde entier) perdu dans la neige, des Coen à la puissance 10, L'enfer blanc (S3E11).

Merci pour toutes ces émotions entre empathie et horreur, rien que la vie, mieux que la vie.

 

4e

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Lost, S6, 12ème épisode

Terry O'Quinn. ABC StudiosBon, on est passé aux choses sérieuses. Enfin, un peu plus sérieuses.

Alors que nous ne sommes plus qu'à 6 épisodes du dénouement final, attendu depuis .... 6 ans, la dernière saison se réveille un peu. Après la mise en place des premiers épisodes (les deux réalités....) et quelques centrics "passages obligés" assez ennuyeux (Jack, Ben, Kate, Sawyer, ), une vraie rupture a eu lieu avec le désormais fameux épisode "Ab Aeterno", entièrement centré sur le personnage de Richard, et présentant plusieurs particularités exceptionnelles, dont une incursion remarquée au XIXème siècle. Cet épisode concentre les satisfactions et les frustrations que génère cette ultime saison.

D'un point de vue purement informatif, Ab Aeterno apporte en effet plus de réponses que l'intégralité de n'importe laquelle des saisons précédentes : pourquoi Richard ne vieillit pas, quelles sont les relations qu'entretiennent Jacob et MIB, comment la statue a t'elle été brisée, pourquoi le Black Rock est il au milieu des terres, etc....

Et pourtant, cet afflux d'informations n'arrive pas à nous emporter émotionellement. Il manque finalement cet effet de sidération qui a si souvent fonctionné dans Lost (l'ouverture de la trappe, la découverte de Jacob, le cadavre de Locke, etc). Finalement, je pourrais résumer le sentiment global que m'inspire cette saison comme ceci : apprendre ce qu'en pense savoir déjà - et même si c'est très important - n'est pas très excitant.
 
Comme Lost n'est pas une série comme les autres, les épisodes 10, 11 et 12, traitant de Jin et Sun, Desmond et Hurley, apportent plus d'ambiguités, mais ne sont réellement pas encore totalement convaincants. Celui de Desmond est une fois de plus quasi incompréhensible, notre ami écossais jouant à saute-mouton à travers le temps.

Un ultime revirement spectaculaire est il possible ? La réalité-X qui commence à se lézarder sous les coups de butoir de Desmond va-t'elle enfin révéler sa véritable nature ? Lost finira-t'il en queue de poisson ou en apothéose ?

Réponse dans 6 semaines.

Lost, S6, mon avis après le 6ème épisode

 

2e

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Damages (Saison 1)

Rose Byrne. Sony Pictures TelevisionDamages constitue une sorte de parangon de la série moderne. Déstructurée, bien jouée, réalisée avec une qualité cinéma, esthétiquement chic, manipulant le spectateur avec des rebondissements spectaculaires.

Le procédé est habile : on commence par nous montrer la fin (une jeune fille sort en sang d'un immeuble, rentre chez elle, et trouve son petit ami assassiné) pour ensuite parcourir chronologiquement les évènements qui précèdent, pendant 13 épisodes.

La série use (et parfois abuse) d'un montage complexe qui alterne des scènes se déroulant juste avant et juste après la découverte macabre montrée en ouverture (scènes filmées dans une sorte de sépia granuleux) et des scènes du passé, filmées normalement. Le principe nécessite une attention particulière, pas question de s'assoupir quelques minutes sous peine d'être perdu.

La série se déroule dans le monde des cabinets d'avocat, autour d'une seule affaire, mais ne comprend aucune scène de tribunal. Du point de vue scénario, Damages rappelle un peu les films tortueux de David Mamet : on ne sait jamais vraiment qui fait quoi, qui est l'allié de qui et les rebondissements sont nombreux, au point de nous embrouiller jusqu'à la fin, voire au-delà.

Ces procédés sont tous un peu too much, mais le show tient la route grâce à un casting impeccable. Glenn Close impératrice, égale à son image. Rose Byrne, la jeune héroïne, a la fraicheur et la pêche de Jennifer Garner dans Alias. Zeljko Ivanek joue un avocat fragile et taciturne avec une force impressionnante et Ted Danson est convaincant en chef d'entreprise à la fois enfantin et violent.

La saison 1 se termine par une ouverture très intéressante. L'éclairage sur chacun des 2 personnages principaux change radicalement à l'issue de ce final, et pousse incontestablement à découvrir la saison 2.

 

3e

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Lost, S6, 6ème épisode

Jorge Garcia. ABC StudiosCe billet va tenter de résumer ce que je pense du début de la dernière saison de Lost, SANS GROS SPOILERS.

D'abord, c'est peu de chose que de dire que tous les fans attendaient cette ultime saison avec la dernière impatience. Sur le site Lostpedia, ou sur Allociné, un référencement des mystères à éclaircir après 5 saisons dépassent la cinquantaine.

De plus le vent de folie qui avait couru tout le long de la saison 5 avec des sauts dans le temps incessants (surtout au début) avaient tourneboulé plus d'un repère, et fait plonger la série dans un incroyable n'importe quoi plaisamment foutraque. La série était devenue un mythe, et les spectateurs patients qui avaient tenus jusque là (supportant le visionnage d'une dizaine - ou plus - d'épisodes ennuyeux ou indigestes) se voyaient justement récompensés.

Alors autant le dire, la saison 6 ne démarre pas du tout sur les mêmes bases. Pour faire court, elle ressemble plutôt à une sorte de miroir de la saison 1. L'innovation principale (et ce n'est pas un gros de spoiler de le dire, car ce mécanisme apparaît dans les 10 premières minutes du premier épisode) consiste à montrer deux réalités (du moins le suppose t'on) parallèles : on suit à la fois nos Losties sur lîle, comme si la manoeuvre de la fin de la saison 5 avait échoué, ET aussi à Los Angeles, comme si elle avait fonctionné. Artifice spécieux de ceux qui ne savent pas choisir ou projet suprême du showrunner : c'est la première question.

Les épisodes s'enchaînent ensuite suivant une mécanique bien rôdée : alternance de temps présent et de ce que les internautes ont baptisés les "flashsideways" (car ni les termes "flashbacks" ou "flahforwards" ne correspondent à la situation). Chaque épisode est centré sur un personnage qu'on va suivre particulièrement, dans les deux réalités.

D'où la deuxième question : est ce que cette monotonie va durer longtemps ? Parce que, comme dans d'autres saisons (et la 1 en particulier), l'intérêt varie énormément suivant le sujet : un Kate-centric est évidemment 100 fois plus ennuyeux qu'un Locke-centric. La monotonie engendre l'ennui, et seul le personnage d'Hurley, et partiellement celui de Locke, permettent d'y échapper pour l'instant.

Sur les mystères, on en apprend un peu, mais ce qui ce dévoile progressivement est très prévisible, d'où une troisième question : Lost va t'il nous la jouer convenu dans la dernière ligne droite. Ce serait dommage et à mon avis étonnant.

Voilà, je m'arrête là pour aujourd'hui. Vous l'avez compris je suis très dubitatif pour l'instant, mais la série nous a habitué à de tels retournements de situation que... prudence !

 

2e

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Sur écoute / The wire (Saison 2)

Amy Ryan. Home Box Office (HBO)Fabuleux.

Après la vision de la saison 2 de Sur Ecoute, comment retenir son enthousiasme ? Impossible, tellement cette série nous fait sentir intelligent (un exploit en ce qui me concerne !). Rien n'y est évident, rien ne semble écrit d'avance, aucune facilité ne vient ternir la satisfaction ressentie à chaque épisode.

La saison 1 nous avait entraîné dans les tours de Baltimore Ouest, avec les dealers blacks de la bande d'Avon Barksdale.

La saison 2 nous projette sans ménagement dans un autre univers : celui des dockers polonais du port de Baltimore. Du trafic de drogue on passe au trafic de prostituées russes. Et des malfrats blacks à des parrains grecs. Mais la qualité est toujours la même, et quand très progressivement, les personnages principaux de la saison 1 reviennent en scène, la série prend une dimension digne des plus grands romans, ou des plus grands films. L'impression est d'assister à une sorte de symphonie dans laquelle chacun (flic, juge, procureur, syndicaliste, victime, dealer, prisonnier, avocat) joue sa partition.

La vie privée de chacun est exposée avec pudeur, profondeur, intensité. Il y a des morts, des trahisons, des coup de théâtres, des résolutions.

The Wire, c'est le grand théâtre de la vie à l'échelle d'une ville entière. Un chef d'oeuvre.

Saison 1

 

4e

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