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Christoblog

Articles avec #aki kaurismaki

Les feuilles mortes

Le dernier film d'Aki Kaurismaki ressemble aux précédents (personnages hiératiques manipulés comme des marionnettes, formalisme extrême de la mise en scène et de la photographie), mais parvient, ce qui n'est pas toujours le cas chez le Finlandais, à  générer de l'émotion.

Le fond (une belle histoire d'amour contrariée par le hasard) épouse parfaitement une forme encore plus brillante que d'habitude.

La durée du film, son montage à la fois alerte et mesuré, sa mise en scène délicate, sa direction artistique toujours très travaillée, mais aussi - et c'est une nouveauté - l'irruption de l'actualité dans l'histoire : tous ces éléments contribuent à sublimer la simplicité du film jusqu'à un final bouleversant. 

On sourit souvent, on rit parfois ("Tu n'es pas un homme ici en Finlande, peut-être au Danemark tu le serais"), et l'on est ému.

C'est très beau.

Aki Kaurismaki sur Christoblog : La fille aux allumettes - 1990 (***) / L'autre côté de l'espoir - 2017 (***) 

 

3e

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La fille aux allumettes

La fille aux allumettes, c'est le cinéma de Kaurismaki réduit à son essence la plus pure.

Dans ce film très court (1h10 seulement), tous les plans semblent millimétrés, dans leur durée comme dans leur composition. Ils s'enchaînent avec une rigueur quasi mathématique, dans le style si reconnaissable du réalisateur finlandais, mélange d'attention formelle extrême et d'émotions souterraines très intenses.

Le film, qui vaut presque comme un manifeste, est remarquable de plusieurs points de vue : sa photographie froide et expressionniste est somptueuse, la progression de la narration stupéfiante et le montage au cordeau. Il doit beaucoup également à la prestation de Kati Outinen, qu'on reverra dans beaucoup des films suivants de Kaurismaki, et qui irradie le film de l'intensité de son jeu.

Si l'on n'est pas rebuté par la froideur apparente de la mise en scène et la dureté du propos, La fille aux allumettes fait partie des films scandinaves qu'il faut avoir vu.

 

3e

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L'autre côté de l'espoir

Voilà un film qui fait un bien fou.

On parle souvent des migrants, mais on ne les montrent quasiment jamais comme le fait ici Aki Kaurismaki : pour ce qu'ils sont, des hommes comme les autres, avec leur dignité, leurs valeurs et leurs espoirs. 

A ce titre, la scène durant laquelle Khaled raconte son périple de Syrie en Finlande est un moment de cinéma superbe, un des plus émouvant de ce début d'année. Que cet aspect presque documentaire rencontre le cinéma tellement typé de Kaurismaki est un petit miracle. Le résultat est empreint d'une poésie douce et parfois peu engageante, qui séduit tout au long film - en même temps qu'elle tient un peu l'empathie à distance.

L'autre côté de l'espoir est une leçon de mise en scène : éclairages magnifiques, méticulosité du cadrage et du montage, extrême précision de la direction d'acteur. L'esprit finlandais du réalisateur (pour simplifier une sorte de bizarrerie apparemment guindée, mais qui ne se prend pas au sérieux) insuffle dans ce conte moral une fantaisie très agréable.

 

3e

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