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Articles avec #antooine raimbault

Une intime conviction

L'intention du réalisateur Antoine Raimbault est louable : donner à sentir l'ambiance d'un procès, situer les enjeux de la Justice, explorer les limites entre les preuves et l'intime conviction et accessoirement assurer le show en confiant à Olivier Gourmet le rôle du volcanique Eric Dupond-Moretti.

Le souci du film est de trouver son équilibre. D'un côté il expose des bribes de l'affaire Viguier (mais on est parfois un peu frustrés de ne pas avoir toutes les cartes en main), de l'autre il plaque sur un aspect documentaire le personnage inventé de Nora, réduit à la simple expression de son obsession : Nora a été jurée du premier procès et possède l'intime conviction que Viguier est innocent. Les deux parties ne se marient qu'imparfaitement.

Le personnage de Nora, interprété par Marina Foïs, m'a paru sur-écrit. Le scénario semble surligné à chacune de ses interventions : Nora est tellement à fond qu'elle (cochez les cases) expédie sa sexualité, ne peut pas tomber amoureuse, va perdre son boulot, fout le feu à sa maison, néglige son fils, ne voit plus les voitures dans la rue, etc. C'est lourdingue et surtout dépourvu de finesse psychologique.

Par contraste le personnage de Dupond-Moretti est plus intéressant, et on se demande pourquoi Raimbault n'a pas concentré son film sur ce qu'il représente. Il y aurait eu probablement de belles choses à creuser dans sa façon de penser la meilleure manière de rendre la justice.

Une intime conviction est un film bancal, qui ne convainc pas totalement et confirme la difficulté du cinéma français à produire de bons "films de prétoire", à la hauteur de 12 hommes en colère. On est parfaitement en droit de préférer le récent film de Chritain Vincent, L'hermine, à celui de Raimbault.

 

2e

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