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Christoblog

Articles avec #claire denis

Stars at noon

Pas facile de défendre (un petit peu) ce film fragile de Claire Denis, tant il cumule de faiblesses et d'approximations.

Alors, OK, son scénario filandreux n'est pas passionnant, son propos est ténu, ses développements approximatifs, son intrigue confuse et son rythme émolient.

Mais il me faut avouer, à rebours de la majorité de la critique, que j'ai été assez sensible à l'histoire d'amour naissant entre les deux personnages joués par l'excellente Margaret Qualley (une future grande, c'est clair) et Joe Alwyn. J'ai rarement eu cette sensation de voir un sentiment éclore à ce point à l'écran.

L'autre point fort du film, c'est la moiteur qui baigne le film, une moiteur symbolique et physique à la fois, qui m'a vaguement rappelé les romans de Graham Green et de Malcom Lowry, moiteur qui imbibe une atmosphère de complot permanent, d'embrouilles politique et de faux-semblants tropicaux.

Tel un cocktail bien chargé en rhum et arrosé par le score toujours délicieux des Tindersticks, le film m'a gentiment enivré, et bercé dans une molle torpeur dans laquelle l'apparition irréelle de Benny Safdie m'a ravi.

Un petit plaisir coupable, bien imparfait.

Claire Denis sur Christoblog : Les salauds - 2013 (**) / Un beau soleil intérieur - 2017 (**)

 

2e

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Avec amour et acharnement

Si l'intention du film est claire (c'est le cinéma sensoriel de Claire Denis passé au mixeur anxio-autocentré de Christine Angot), sa réalisation est catastrophique.

On ne croit à rien dans cette oeuvre boursouflée qui égrène un chapelet de clichés éculés (à l'image de cette ouverture digne d'un Malick sous tranxène) et de situations improbables.

C'est la caractérisation des personnages qui pêche en premier lieu. Celui de François est écrit de façon très maladroite, et joué à la va-comme-je-te-pousse par Grégoire Colin : jamais on ne comprend ce qui motive ses actions. Il en va de même de celui de Sarah, dans lequel Juliette Binoche se débat inutilement, alternant les improvisations approximatives (comme lors de la scène de rupture) et les dialogues artificiels issus de l'imagination maladive d'Angot.

Si Vincent Lindon tient la baraque en faisant ce qu'il sait faire (du Vincent Lindon), il ne parvient toutefois pas à sauver le film qui semble errer dans les labyrinthes d'une narration approximative et de scories scénaristiques coupables (les péripéties vécues par le fils sont d'un manque d'intérêt abyssal).

Ce long pensum bicéphale et bancal génère chez le spectateur une gêne inconfortable, qui résulte probablement de la confrontation entre le talent intact de Claire Denis en tant que filmeuse et la lourdeur de l'écriture du film. 

Claire Denis sur Christoblog : Les salauds - 2013 (**) / Un beau soleil intérieur - 2017 (**)

 

1e

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Les salauds

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Au dernier festival de Cannes, les personnalités présentes dans la salle lors de la projection du dernier film de Claire Denis (Leo Carax, Catherine Deneuve, Béatrice Dalle, Jane Campion) montraient bien l’estime de la profession pour cette réalisatrice.

Les salauds, adapté de façon très lointaine du Sanctuaire de Faulkner, s’annonçait sulfureux, mettant en scène un Vincent Lindon plus lindonien que jamais, essayant de percer à jour un terrible secret, gardé collectivement par toute une famille.

Au cœur de ce secret, et ce n’est pas spoiler de le dire car les premières images du film sont explicites, des abus sexuels pratiqués collectivement sur une jeune fille. On voit assez bien le but recherché par Claire Denis : faire un film d’une noirceur absolue, un labyrinthe étouffant dans lequel s’égare un héros a priori intègre , une œuvre dans laquelle le mal rôde, omniprésent.

Le résultat ne pas convaincu : d’une part le mal ne parvient pas à être si terrifiant que ça, et d’autre part la façon dont le film sème un peu confusément des fausses pistes m’a profondément gêné (les sauts temporels, l’homme des premières scènes, le vélo du garçonnet dans la forêt, le dernier plan). Les liaisons avec la situation économique actuelle sont un peu trop appuyées (le méchant est évidemment un monstre capitaliste), et certaines scènes manquent à l’évidence de réalisme (l’accident) alors que l’ensemble adopte plutôt une tonalité dans un registre connecté au réel.

Le film ressemble à un brouillon, comme si Claire Denis avait voulu filmer quelques idées brillantes sans avoir véritablement la volonté d’en faire un film complètement maîtrisé. A noter toutefois que l’ambiance musicale, animée entre autre par Tindersticks, collaborateurs habituels de la réalisatrice, est excellente.

Imparfait.

 

2e

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