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Christoblog

Articles avec #david robert mitchell

Under the silver lake

Je fais partie des rares spectateurs n'ayant pas adhéré au premier film de David Robert Mitchell, It follows, qui m'avait paru approximatif et actionné par de bien trop grosses ficelles.

Je ne suis donc pas surpris de retrouver dans sa nouvelle production des défauts similaires, amplifiés par les moyens considérables dont a bénéficié Mitchell.

Under the silver lake est  un exercice de style formellement intéressant (mais loin d'être brillant), dont l'évolution narrative n'est absolument pas maîtrisée. Si les premières minutes sont intrigantes et laisse présager de développements qu'on espère délicatement lynchiens, il faut malheureusement assez rapidement déchanter. Loin de Mulholland Drive, Under the silver lake dérive progressivement vers une succession de scènes dont la joliesse ne parvient pas à masquer la vacuité.

On lit ici où là que le film est ultra-référencé (pop culture, mythologie géographique de Los Angeles, films classiques hollywoodiens), mais la plupart des allusions me sont largement passées au-dessus de la tête. Ce à quoi j'ai le plus pensé pendant le film, c'est à l'opacité volontairement entretenue des romans de Dashiell Hammett, dépourvue de la noirceur que ce dernier savait donner à ses atmosphères.

Mitchell essaye de renouveler l'esprit d'une époque (les années 50) en actualisant ses thèmes (le complotisme, la culture hipster) mais en utilisant son formalisme (la musique symphonique, les couleurs pétantes). Le résultat est superficiel et le film finit par s'écrouler sous le poids de son ambition, voire de sa prétention.

David Robert Mitchell sur Christoblog : It follows - 2015 (**)

 

2e

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It follows

Difficile de comprendre l'engouement incroyable de la critique pour cette petite série B, certes très bien réalisée, mais fort peu originale.

Vous avez sûrement entendu parler de l'intrigue. Une jeune fille couche avec un garçon, et à partir de ce moment, il y a toujours une sorte de zombie qui cherche à la tuer, sauf si elle couche avec un autre garçon, auquel cas elle refile la malédiction au malheureux partenaire. Et si ce dernier est zigouillé avant d'avoir couché, les méchants zombies (que seules les victimes voient, évidemment) remontent d'un cran dans cette macabre chaîne de Saint-Antoine, pour s'attaquer au maillon précédent.

On voit donc immédiatement toute la subtilité du truc : sexe=mort, sexe=transmission du mal.

Le début du film est assez sympa. La mise en scène cotonneuse de David Robert Mitchell est inquiétante juste comme il faut, même si le tableau de cette Amérique pavillonaire désertée par les adultes a déjà été souvent montrée.

Les choses se gâtent quand la mort en marche est montrée à l'écran. A partir de ce moment, le film ne se distingue pas vraiment d'un autre film de zombie / slasher : même ralentis expressifs, même effets de surprises lourdingues, même teint cadavérique chez les agresseurs, même bande-son inquiétante... J'ai franchement eu l'impression d'avoir vu ce type de scènes mille fois : l'agresseur rôde, il fait un trou dans le mur, tout le monde hurle, et .... c'est un copain qui passe la tête par le trou ! Quelle surprise et quels frissons ! Damned, on a eu vachement peur !

Le ridicule du film atteint son paroxysme dans une scène de piscine dans laquelle tous les stéréotypes du film d'horreur semble réunis : bâtiment inquiétant (limite hanté, tu vois), orage opportun, idée stupide (on jette des sèche-cheveux dans l'eau pour tuer un mort-vivant), trucages approximatifs (on ne voit jamais l'empreinte du corps se dessiner dans l'eau), et tic auteuriste (le nuage de sang façon Kubrick).

Le film n'apporte donc pas grand-chose au genre, si ce n'est une mise en scène assez élégante, un pitch rigolo et une atmosphère particulière. On est très loin de la perfection visuelle et de l'originalité d'un Morse, par exemple.

A réserver donc au fan de "la mère qui se transforme en nymphomane hystérique en zigouillant son fils", ou à celui qui kiffe "les hommes invisibles qu'on repère en jetant une serviette dessus".

 

2e

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