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Christoblog

Articles avec #jane birkin

Jane par Charlotte

Le premier sentiment que le film m'a inspiré, c'est celui de l'entre-soi chichiteux et "prout prout" : chiot moche et hors de prix, voyage à Tokyo et NYC, maison bretonne sur la plage.

La tendresse entre la fille et la mère (ou le manque de tendresse, selon le point de vue) est un aspect intéressant du film, mais celui-ci est dilué dans un imbroglio qui se situe entre une analyse sauvage sans divan et un numéro hors série de Point de vue / Images du monde.

La mise en scène ne ressemble à rien et le talent de documentariste de Charlotte Gainsbourg est donc totalement à démontrer.

Restent au rayon des points positifs : une incursion dans le saint des saints (rue de Verneuil), la spontanéité candide de Jane qui parle de façon frontale de deuil et de cancer. Ce n'est pas assez pour que le film génère au final un sentiment positif.

 

2e

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On connait la chanson

Parsemer une histoire somme toute assez insignifiante de morceaux de chansons françaises que les personnages entonnent en play-back au milieu d'une conversation : il fallait oser. 

Alain Resnais l'a fait, et ce fut je pense le premier. Le procédé est étonnant, relativement plaisant et donne au film cet esprit si particulier, mélange d'exigence cinéphilique et de culture populaire. Ce fut à l'époque un grand succès public (le plus gros box office pour Resnais, plus de deux millions de spectateurs) et critique (Prix Louis Delluc et quelques Césars).

On connait la chanson peut se regarder de deux façons différentes. Au premier degré, c'est une sorte de comédie vaudevillesque assez quelconque : les personnages sont caricaturaux, les péripéties téléphonées, le jeu des acteurs parfois outrancier, la mise en scène transparente. A part quelques éléments spécifiques, comme la belle relation qui se noue entre les personnages de Bacri et de Dussolier, le scénario de Jaoui et Bacri est moyen.

Au second degré, si on s'attache à guetter l'irruption des morceaux chantés, qu'on soupèse leur pertinence au regard de la psychologie des personnages, qu'on repère les petits détails (Jane Birkin chante en play-back son propre tube vieux de quinze ans), qu'on se réjouit des situations les plus improbables (Dussolier qui chante Bashung sur son cheval), alors le film devient un jeu délicat et légèrement euphorisant.

Un ovni, si typiquement français.

 

2e

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Haewon et les hommes

La petite musique de Hong Sang-Soo fonctionne plus ou moins bien, suivant le substrat sur lequel le prolifique cinaste coréen la déploie.

Ici, rien ne permet au sujet de pleinement se développer, ni la perfection cotonneuse de l'image comme dans The day he arrives, ni le brio scénaristique comme dans Another country ou HA HA HA.

Hong Sang-Soo récite donc ici son cinéma, toujours sur les mêmes bases, à savoir des dialogues rohmérien, des hommes assez faibles et des femmes plutôt fortes, des gimmicks bien connus (un réalisateur comme personnage, beaucoup d'alcool et de scènes de café, des personnages ou des objets récurrents).

Apparaissent toutefois ça et là quelques séquences pépites lors desquelles le génie badin et profond du cinéaste affleure : la rencontre de l'héroïne et de Jane Birkin, l'appel du taxi par simple effort de la pensée, les promenades hivernales au fort. Une oeuvre mineure de Hong Sang-Soo, portrait rêveur (rêvé ?) et amoureux d'une jeune femme ne sachant pas aimer.

 

2e

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