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Christoblog

Articles avec #jc chandor

A most violent year

Les deux premiers films de JC Chandor ne m'avaient pas enthousiasmé, loin de là (cf ci-dessous). Je suis d'autant agréablement surpris par A most violent year, sorte de faux polar fatigué et lent.

L'originalité du film tient dans le personnage joué par l'excellent Oscar Isaac : Morales est un jeune entrepreneur aux dents longues, qui veut développer son bizness honnêtement, dans un milieu qui ne l'est pas vraiment.

Jusque là, rien de bien frappant me direz-vous... Mais Morales est inflexible comme un caïd de la mafia qui aurait appris la politesse et les bonnes pratiques pédagogiques ou managériales comme le renforcement positif. Ce que réussit Oscar Isaac, c'est de jouer un gentil avec des airs de méchant. Le film prend alors une ampleur considérable, le spectateur ne sachant pas trop sur quel pied danser jusqu'à la toute fin du film : faut-il céder à la violence ou pas ? le film sera-t-il une tragédie ou pas ?

JC Chandor organise son suspense aux petits oignons et sa mise en scène est littéralement somptueuse, avec une photographie parfois très sombre, parfois lumineuse, qui rappelle le meilleur de James Gray. Jessica Chastain est une nouvelle fois parfaite.

Un excellent moment de cinéma pour commencer la nouvelle année.

JC Chandor sur Christoblog : Margin Call (*) / All is lost (**)

 

4e

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All is lost

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/541/21054124_20131030163139172.jpgJ'ai à propos de All is lost les mêmes réserves qu'à propos de Gravity.

D'ailleurs, les deux films sont pratiquement des décalques : remplacez l'engin spatial par un bateau, Sandra Bullock par Robert Redford, les débris de satellite par un container, les visions de Georges Clooney revenant par des visions de noyade, l'immensité de l'espace par l'immensité de la mer, la débrouillardise du cosmonaute par l'intelligence pratique du marin (ou l'inverse), et vous avez grosso modo le même film.

Pour ma part, les deux m'auront laissé sur ma faim : pas assez d'originalité dans le scénario, trop de situations téléphonées.

D'un autre côté, il faut avouer que dans les deux cas les réalisateurs auront réussi des prouesses techniques, et que le sentiment d'immersion est aussi réussi sur l'océan qu'en orbite.

Une petite différence toutefois, il me semble que le film de JC Chandor est plus dénué d'affects que celui de Cuaron. On est ici vraiment dans une sécheresse quasi documentaire. On a parfois l'impression d'être devant un manuel de voile : se servir d'une ancre flottante, monter un foc de tempête, faire de l'eau potable avec de l'eau de pluie, se servir d'un sextant, etc.

L'intérêt ? Variable suivant votre expérience du milieu. Faible en ce qui me concerne, qui déteste la mer (et cette dernière me le rend bien).

Redford ne fait pas grand-chose, on pourra donc sans risque dire qu'il le fait bien (à son âge, ma brave dame, c'est y pas remarquable, hein ?).

La fin m'énerve, mais je ne peux pas trop en parler sous peine de gâcher le plaisir (éventuel) de mes lecteurs. Donc, pour résumer, à voir si vous voulez apprendre à colmater.

 

2e

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Margin call

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/82/78/77/19786946.jpgL'idée n'était pas mauvaise : raconter de l'intérieur et en temps réel (ou presque) une catastrophe ressemblant à la chute de Lehman Brothers.

Le problème c'est que Margin call, sur cette bonne base, parvient à rater tout ce qu'il entreprend, et ce, malgré un casting carrément étoilé : Jeremy Irons, Kevin Spicey, Demi Moore, et le photogénique Zachary Spock Quinto (Star trek).

Le scénario est au départ trop simple (toute la faillite du système financier mondial tient sur une clé USB), puis trop compliqué (MSB, kesaco ?), et enfin trop démonstratif. La conclusion du film est en effet simpliste : le bon (Kevin Spicey) fait des vilaines choses par sens du devoir, parce que "si c'est pas lui, ce sera un autre". Et aussi parce que sa chienne est morte. Le méchant est cynique, mais de tout temps le capitalisme a besoin de méchants cyniques qui gagnent. Voilà.

Plusieurs personnages sont hyper-caricaturaux, réduits à des silhouettes (comme les traders, qu'on ne voit même pas en action), et le film manque cruellement de rythme, d'enjeux dramatiques, de tension. La mise en scène est proprement affligeante, le réalisateur ne parvenant même pas à faire des champ/contrechamp raccord.

On s'ennuie donc ferme. Je me suis demandé pourquoi j'étais en train de regarder des personnes regarder le soleil se lever : je devrais le faire moi-même, l'effet serait plus frappant, et pour moins cher.

 

1e

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