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Christoblog

Articles avec #jeff bridges

The big Lebowski

Il est toujours intéressant de se frotter à la vision tardive d'un prétendu "classique". C'est pourquoi, profitant d'une offre FNAC avantageuse, j'ai visionné hier soir l'archétype du film culte, The big Lebowski.

On voit très vite pourquoi le film des Coen bénéficie de cet aura quasi-magique : son héros est un parangon de coolitude et le style des Coen amplifie cette coolitude à la puissance dix (les passages oniriques, la bande-son, les contrastes avec les mecs "pas cool"). Quelques vieilles recettes (le buddy movie entre deux personnages assez dissemblables, des punchlines qui établissent une légende, des têtes de turc que tout le monde aime détester - comme les Eagles) et le tour est joué.

Le résultat est certes un film agréable, qui se regarde sans déplaisir, mais qui au final paraît un peu daté et dont les vives couleurs peinent à masquer la vacuité narrative et émotionnelle. L'intrigue est loin d'être passionnante et les références sont écrasantes : en gros le film tente d'être un Grand sommeil sous weed.

Ce n'est donc pas The big Lebowski qui va me faire changer d'opinion sur les Coen, qui m'ont toujours paru être d'habiles faiseurs surcôtés, qui parviennent souvent à être en légère avance de phase sur leur époque, ce qui explique leur succès.

Les frères Coen sur Christoblog :  No country for old men - 2007 (**) / Burn after reading - 2008 (**) / A serious man - 2009 (*) / True grit - 2010 (*) / Inside Llewyn Davies - 2013 (**) / Ave César ! - 2016 (*) 

 

2e 

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Comancheria

Thriller lo-fi des grands espaces, slow western, Comancheria est un produit étonnant, qui sort de l'épure.

Filmé avec des moyens de blockbuster, il étale langoureusement des attributs de films d'auteur : un titre US impossible (Hell or high water), un rythme neurasthénique, une intrigue qui s'effiloche au fil des minutes.

Le film bénéficie à plein des qualités de ses auteurs : la mise en scène éthérée du britannique David Mackenzie, la pertinence des choix de Nick Cave à la bande-son, la perfection d'un excellent casting.

Si tout semble flotter dans le film, c'est pour le plus grand plaisir du spectateur attentif, qui se régale de la photo somptueuse et de l'avancée lymphatique de l'histoire, moralement discutable, cahotant jusqu'à une ultime scène d'une sympathique ambiguïté.

Comancheria est un joli film de genre, typé et bien réalisé. 

 

2e

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True grit

Certains vont penser que je m'acharne contre les frères Coen.

Pourtant cette fois-ci je partais dans les meilleures dispositions d'esprit : de bonnes critiques, un pitch sympa, de bons acteurs....

Et patatra, les frères Coen semblent définitivement englués dans une sorte de conformisme soft et sans surprise, certes agréable à regarder, mais complètement insipide.

La vision de l'Ouest qu'ils donnent, loin d'être réaliste (ceux qui soutiennent cette thèse devraient regarder Deadwood), est incroyablement ripolinée. Les pommes y sont plus rouges et brillante qu'au Leclerc du coin, et quand la jeune héroïne sort d'une rivière en furie, elle n'est tout simplement ... pas mouillée. On dira que je pinaille, mais comment se sentir immergé dans un film quand tout est artificiel à ce point (cf la rue du village comme sortie d'un village Disney) ? Le plus modeste objet du décors (la corde du pendu, la pierre tombale) semble absolument neuf, acheté le jour même au Walmart d'à côté. Et je ne parle même pas de l'usage abondant de clichés éculés (coucher de soleil, concours de tir, ciel étoilé, lonesome cow-boy).

Le scénario est aussi d'une faiblesse criarde. Pas une péripétie qu'on ne voie arriver à 10 km...

Au départ j'ai pu croire que la jeune actrice allait sauver le film à elle seule. Et puis d'une façon incompréhensible, son personnage, pourtant original et émouvant, s'efface progressivement pour laisser place à des archétypes sans relief.

Quant à la fin, elle est pitoyable et gâche le peu d'estime que le film pouvait susciter : maladroite, triste, lourdasse.  Un succès au box-office qui fera la joie de TF1 en prime time, un fiasco artistique.

 

1e

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