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Articles avec #jeong jae-yeong

Un jour avec un jour sans

Certains trouvent que les films de Hong Sang-Soo se ressemblent tous, au prétexte qu'ils mettent toujours en scène le même type de relations homme / femme, et qu'ils sont parsemés des mêmes gimmicks (café, alcool, réalisateur).

Ils n'ont pas tout à fait tort. Le cinéaste coréen cherche visiblement depuis plusieurs films à travailler sur la forme de ses scénarios, plutôt que sur leur contenu.

Ici le prétexte est séduisant et casse-gueule à la fois : raconter la même histoire deux fois de suite.

Dans les deux cas, nous assistons à une rencontre entre un jeune cinéaste venu présenter son film dans une petite ville et une jeune femme artiste. Les deux parties du film comprennent en gros les mêmes épisodes, les mêmes décors et parfois même les mêmes dialogues. Les mouvements de caméras ne sont pas les mêmes, les scènes présentent des variations parfois notables et surtout le caractère des personnages (ou leur humeur ?) semblent différents dans les deux versions de la même histoire.  

Les conséquences de ces variations sont plus ou moins importantes et rendent la conclusion de l'histoire différente dans les deux cas. 

Un jour avec un jour sans est donc un jeu subtil et délicat qui pourra en rebuter plus d'un. Et si de plus on est allergique à l'obséquiosité des Coréens, le film pourra être franchement rebutant.

Pour les curieux qui aiment disséquer les différences d'ambiance et de tempo, qui cherchent à voir des signes là où il n'y en pas, et qui aiment en général couper les cheveux en quatre (voire en huit, ou seize), le film paraîtra un nectar délicieux explorant le champ des possibles.

Pour ma part, j'ai oscillé pendant tout le film entre les deux points de vue.

 

2e

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Sunhi

Après la relative déception d'Haewon et les hommes, je craignais de voir mon affection pour le prolifique réalisateur Hong Sang-Soo se déliter durablement.

Il n'en est rien ! Dans le cadre du dernier Festival des trois continents, la vision du dernier opus du cinéaste coréen s'est révélée particulièrement réjouissante.

Sunhi se présente sous la forme d'une épure ludique : une jeune femme, un peu insaisissable, et trois hommes qui gravitent autour d'elle, ex et futurs ex, si je puis dire.

Si on retrouve ici les éléments qui font partie du rite que constitue un film de HSS (le réalisateur raté, l'alcool local - le soju - qui coule à flot, les plans fixes dans les bars, les zooms / dézooms), ces derniers se parent ici une légèreté aérienne. Ce ne sont plus par exemple les objets qui glissent de personnages en personnages à leur insu (comme dans HA HA HA), mais les phrases, dans une farandole qui est absolument délicieuse et parfois amère.

Si le personnage féminin est - comme souvent - extrêmement séduisant, les trois hommes sont croqués avec une méchanceté moins cruelle que dans d'autres oeuvres d'HSS. Il y a une sorte de douceur dans la description des turpitudes masculines, qui trouve un accomplissement définitif dans la ré-écriture de la lettre de recommandation, véritable bijou scénaristique.

De l'essence de Hong Sang-Soo, à déguster sur un lit de dialogues ciselés.

 

3e

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