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Christoblog

Articles avec #quebec

Mommy

On attendait la grande oeuvre de Xavier Dolan, la voici.

Tout ce que promettait le jeune prodige québécois explose ici avec une maîtrise exceptionnelle : direction d'acteurs admirable, énergie électrisante, sens de la mise en scène époustouflant. Je me souviendrai longtemps de la trouvaille visuelle qui accompagne la scène du skateboard et la musique d'Oasis (je ne veux pas en dire plus, au risque de gâcher l'effet de surprise) : je crois que c'est le moment de cinéma qui m'a le plus impressionné de toute ma vie de cinéphile. Mon coeur s'est littéralement dilaté. Des idées géniales commes celle-ci, le talent inné et complet de Dolan semble pouvoir en produire plusieurs à la minute.

Mommy est aussi - et sûrement avant tout - une tornade émotionnelle provoquée par deux actrices et un acteur qui repoussent les limites de l'art de jouer : ils sont géniaux de bout en bout, Anne Dorval en tête. La première scène de violence est déjà un paroxysme de tension et d'émotion, qui sera suivi par bien d'autres. Dolan y réussit également quelque chose d'un peu nouveau pour lui : changer de style visuel fréquemment, pour coller au sujet de la scène.

Le seul petit bémol pour moi se situe vers la fin du film, que je trouve moins convaincante : la projection dans l'avenir est un peu naïve, la scène du parking inutilement longue, et le tout dernier plan ne m'a pas entièrement convaincu. C'est toutefois bien peu de choses pour un film qui aurait fait une belle Palme d'Or. 

Xavier Dolan sur Christoblog : Tom à la ferme (**) / Laurence anyways (***) / J'ai tué ma mère (**) / Les amours imaginaires (**)

 

4e

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Le démantèlement

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/015/21001520_20130425112919374.jpgSujet a priori peu excitant pour ce long-métrage québécois : comment un éleveur de mouton doit se séparer de sa ferme pour venir en aide financièrement à une de ses filles.

Si Sébastien Pilote arrive à nous intéresser à cette histoire minimaliste, c'est par la justesse de ses observations quasi-documentaires (on perçoit réellement la dureté de ce métier, comme dans les docs de Depardon) et par le jeu à la fois retenu et terriblement expressif de Gabriel Arcand.

Le film, en décrivant minutieusement les différentes étapes par lesquelles passe Gaby, parvient à donner une profondeur de destinée à un évènement somme toute assez courant. C'est toute la vie du héros qui défile dans ses yeux tristes : la ferme aura été à la fois sa malédiction et sa raison de vivre.

Le film est donc intéressant et plaisant (à noter des seconds rôles très expressifs), même s'il lui arrive, c'est vrai, d'être un peu longuet.

 

2e

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