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Christoblog

Articles avec #keira knightley

Imitation game

Dans le genre biopic sage et appliqué, difficile de faire plus intéressant.

D'abord la personnalité d'Alan Turing, mathématicien hors pair vaguement autiste, homosexuel et marathonien, est captivante.

Son histoire (il sauve des millions de personnes en décryptant les codes secrets allemands) est fascinante. 

Enfin, le réalisateur norvégien Morten Tyldum réalise son film correctement, en s'appuyant sur une sobriété plutôt élégante, au service d'une narration intéressante mélangeant hardiment (pour ce type de film...) trois époques différentes.

La soirée passée en compagnie de Benedict Cumberbatch (excellent), Keira Knightley (parfaite) et des très bons seconds rôles s'avère donc agréable, honorable et instructive.

Je cherche un peu en vain les raisons qui m'empêchent de mettre une note plus élevée au film : une petite déception que les aspects mathématiques soient si superficiellement survolés ? une impression que le contexte historique est un peu sacrifié au profit du spectaculaire (le cassage d'Enigma ne semble pas s'être déroulé d'une façon aussi limpide que le montre le film, le test de Turing est mal expliqué, il est peu probable que Turing ait décidé de qui allait vivre ou qui allait mourir) ? un léger manque de noirceur et/ou de profondeur ?

Pas un grand moment de cinéma, mais un bon moment de détente intelligente.

 

2e

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A dangerous method

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/79/98/48/19828696.jpgA force de faire des critiques négatives, je me prends à penser que je suis un blogueur bien ... négatif. Et franchement, avant de voir le dernier Cronenberg, je craignais - le coeur triste et l'âme grise - de devoir rempiler pour une énième descente en flamme.

Mais non. A dangerous method m'a beaucoup touché. D'abord le film est un peu décevant. Keira Knightley semble surjouer, les décors paraissent curieusement ir-réels et en même temps sur-réels (une première touche Cronenbergienne), et l'histoire patine à ses entournures.

Et puis, progressivement, le film décolle. D'abord par de brusques accélérations narratives, puis par la grâce de l'apparition / disparition de plusieurs personnages étonnants (Freud / Gross / la femme de Jung), et enfin par la mise en scène de Cronenberg, pernicieuse et très maîtrisée comme d'habitude. Le Canadien s'affirme de plus en plus comme un des réalisateurs les plus intéressants de sa génération, puisqu'il réussit à surprendre de film en film, contrairement à d'autres qui radotent ou cachetonnent.

Au final, si le résultat n'est pas renversant, il est très plaisant (et instructif, même s'il est aussi simpliste). Une mention spéciale doit être décernée aux acteurs / actrices excellent(e)s, et en particulier à Fassbender, qui tient là peut-être son meilleur rôle depuis Hunger, tour à tour enfant distrait, homme perdu, créateur égoïste et coeur blessé.

La fin est particulièrement émouvante avec une magnifique scène sur un banc dont je ne dirai rien, et des cartons de fin (procédé un peu vulgaire, j'en conviens) terriblement efficaces.

Je recommande le film à tous ceux qui ont besoin d'une analyse, et même aux autres, mais y en-a-t-il ?

 

3e

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