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Christoblog

Articles avec #je n'aime pas

The bling ring

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/96/64/74/20533096.jpgChanel. Balmain. Zèbre et léopard, really ? Feutre noir. Scénario en guimauve. Fashion. Miu-Miu. Creux. Nice butt. Louboutin. Prada. Paris Hilton. Superficiel. Kirsten Dunst. Emma Watson. Los Angeles County Sheriff. Porsche Carrera S. Lindsay Lohan. Cocaïne. Vanity fair. Orlando Bloom. TMZ. Angelina Jolie. Lolita.The secret. Vide. Plat. Hollywood. MIA. Kate Chang. American Zoetrope. Fascination bling bling. Faiblesse criarde de la mise en scène. Rachel Bilson. Google. Roman Coppola = Israel Broussard. Talons hauts et bas de plafond. Bankrupt. Phoenix. Karma. Manque de tension. Megan Fox. Aucun intérêt. 80 amis sur Facebook. Deux. Clé sous le paillasson. Radical chic. Cool ou/et sarcastique. Chaussures rouges et rouge à lèvre. Webcam et video surveillance. Louis Vuitton. Pyjama rose. Rolex. Harris Savides. It's cute. Kanye West. Tête de mort. Jupe trop courte et jus de betterave, manque de jus de cerveau. Avicii. Gucci bag. Thomas Mars sur terre. Bret Easton Ellis du pauvre (d'esprit). No sex. Accident de voiture et ramassage d'ordures, accident d'ordure et ramassage de voitures. L.A. Hervé Léger et lourds placements de produit.  

Spring Breakers à la sauce Beverly Hills.

 

1e

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L'attentat

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/94/75/45/20353844.jpgTiré d'un roman à succès de Yasmina Khadra, l'argument de L'attentat est simple : un médecin arabe de nationalité israélienne apprend que sa femme chrétienne, qu'il croyait bien connaître, vient de commettre un attentat suicide.

Le film se décompose en deux parties assez clairement distinctes.

Dans la première, le héros apprend progressivement la vérité, puis est interrogé par la police. C'est la partie la plus faible du film, qui manque alors cruellement de rythme. Le réalisateur libanais Ziad Doueiri filme un peu à l'américaine (il fut assistant de Quentin Tarantino), mais sans rythme et sans souffle. Alors que le scénario est potentiellement explosif (si on peut dire), le film ennuie profondément.

Dans la deuxième partie, légèrement meilleure, le héros rend visite à sa famille à Naplouse, y découvre que sa femme est traitée en héroïne, et tente de remonter la piste jusqu'aux commanditaires de l'attentat. Cette partie intrigue parfois, mais ne captive jamais.

Au final, on reste perplexe devant le propos de ce film, qui n'apporte pas beaucoup d'éclairages politiques sur la situation, et semble plus ou moins renvoyer tous les protagonistes dos à dos. Au-delà de la politique, il est frappant de constater qu'on ne s'identifie jamais au personnage principal, et qu'au final on ne saura même pas ce qu'il a véritablement ressenti. Si le propos du réalisateur était de traiter de la désagrégation d'un couple, c'est raté.

L'attentat est un échec total en ce qui concerne la tension dramatique. Il obtient pourtant quelques bonnes critiques, comme si traiter d'Israel et de la Palestine avec distance justifiait d'emblée un succès d'estime. Sur un sujet voisin, Omar, film palestinien projeté cette année à Cannes dans la section Un Certain Regard est autrement plus puissant.

 

1e

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Vanishing waves

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/014/21001452_20130425102150856.jpgComment résister au désir d'ajouter la Lituanie à la liste des pays ayant produit des films critiqués sur Christoblog ?

D'autant plus que le film de Kristina Buozyte arrive sur nos écrans précédé d'une réputation flatteuse : film de SF minimaliste, onirique et érotique, avec des références multiples, à David Lynch notamment. Et un Méliès d'Or, récompensant le meilleur fim européen de science-fiction.

L'idée du film ne paraît pas très originale (même si je suis incapable de citer un autre film traitant exactement du même sujet) : un jeune homme est capable de communiquer avec l'esprit d'une jeune femme dans le coma.

Le début de Vanishing waves est intéressant : après les premières approches kaleidoscopiques, la rencontre entre les esprits des deux protagonistes est assez réussi, et sensuel. J'aime les scènes de fantaisie pure comme celle de l'insecte bleu. Le décalage entre la vie réelle et ces rencontres spirituelles est très riche. La scène du repas (ci-dessus) constitue une sorte d'apogée du film, en mettant en scène les premières tensions entre les deux amoureux. Les premières apparitions du mari  de la jeune femme sont inquiétantes. On comprend que ce dernier est mort dans l'accident de voiture qui faillit tuer également sa femme.

Malheureusement, Vanishing waves s'essouffle ensuite notablement. Les scènes oniriques ressemblent de plus en plus à du Lynch, mais en beaucoup moins inspiré, et les péripéties médicales sont de moins en moins crédibles. Quant à l'issue de l'histoire, je la trouve convenue, même si le long plan sur les deux corps est assez beau.

Un essai méritoire, mais bien moins novateur que ce que sa flatteuse réputation peut laisser penser.

 

2e

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Only god forgives

http://fr.web.img1.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/pictures/210/091/21009179_20130529135745784.jpgRegardez bien l'image ci-contre et imaginez Ryan Gosling en train d'essayer de garder exactement cette même expresssion pendant 1h30.

Voilà à quoi ressemble le dernier film de Nicolas Winding Refn, dont on peut dire qu'il est effroyablement raté. Scénario affligeant, personnages mutiques et caricaturaux, tics visuels vus un million de fois en mieux ailleurs, suspense inexistant, violence aseptisée qui ne fait même pas peur, le film est désastreux du début à la fin.

Only god forgives (au passage, quel titre ridicule, on dirait un James Bond) reprend nombre de situations de Drive, en thaï et en pire, comme la scène rigolote ou un homme se fait littéralement épinglé devant une assemblée de jeunes femmes se fermant les yeux, scène qui fait écho à celle du cassage de gueule dans Drive, perpétré devant un parterre de danseuses topless.

Pour fonctionner, un film de genre comme celui-ci doit pousser les limites, être super-inventif ou terriblement rythmé, sinon il déclenche une vague d'ennui effroyable.

Alors, pour me distraire durant la projection, j'ai imaginé toutes les façons de dérider Ryan Gosling :

  • lui chatouiller l'oreille avec une plume
  • pyro-graver ses pectoraux au fer à souder
  • le teindre en rouge, pour qu'il soit raccord avec la lumière du film
  • lui demander pourquoi il n'a pas eu le cran de venir à Cannes se faire siffler (au lieu d'inventer cette stupide histoire d'assurance à la noix)
  • lui dire que Winding Refn veut tourner une comédie avec lui (aïe, aïe, aïe) 

Plat, creux, glacé, c'est comme si toutes les défauts de NWR et aucune de ses qualités étaient réunis dans un seul film. Je ne suis même pas sûr que Dieu lui pardonne.

Nicolas Winding Refn sur Christoblog : Le guerrier silencieux / Drive

 

1e

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L'hypnotiseur

http://fr.web.img6.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/92/19/69/20432715.jpgJe me demande bien a posteriori pourquoi j'ai été voir ce film.

Peut-être l'espoir d'y retrouver cette ambiance si caractéristique des polars nordiques (Millenium, les romans de l'islandais Indridason) ou la rigueur nerveuse de la série The killing.

Bien mal m'en a pris puisque L'hypnotiseur est complètement raté. Si la mise en scène de Lasse Hallström est à peine potable, c'est du côté de l'interprétation que le film péche le plus.

Le policier à le charisme d'un cocker neurasthénique, l'hypnotiseur se la joue taciturne par principe et les seconds rôles sont tous plus transparents les uns que les autres.

Quant au scénario, mal ficelé lui aussi, il cumule invraisemblances crasses, grosses ficelles éculées et attermoiements inutiles.

A éviter de toute urgence.

 

1e

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Post tenebras lux

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/20/70/20102674.jpgCertains films ont été à l'évidence conçu pour m'atteindre personnellement.

Albert Serra (Le chant des oiseaux), Bela Tarr (Le cheval de Turin) et donc aujourd'hui Carlos Reygadas, semblent avoir constitué une sorte de confrérie visant à abattre mon moral, à saper mes certitudes en matière de beauté et à attaquer la solidité de mon amour pour le cinéma.

Alors oui, la première scène est géniale. On y voit un enfant, des animaux, un format d'image bizarre et une lumière envoutante. Elle dure cinq minutes.

Toute la suite du film s'avère une longue décomposition narrative, pénible, et insultant l'intelligence du spectateur, un assemblage de scènes qui ne se raccordent en aucune façon.

Ainsi Reygadas montre alternativement du rugby (eh oui, il aime ce noble sport, encore heureux qu'il ne soit pas fan de curling), une partouze dans un sauna parisien (Reygadas aime-t-il cela autant que le rugby ?), des considérations sur la nature et les arbres, une famille attaquée dans une maison isolée, des enfants énervants, un personnage qui arrache sa propre tête et un diable cornu. Ne cherchez pas à comprendre, c'est la pire des erreurs que vous puissiez commettre, car Reygadas vous accule dans cette impasse esthético-sentimentale : si vous m'aimez, aimez moi sans comprendre, vous dit-il. Mais avec moi, ça ne marche pas, Monsieur, j'ai une plus haute conception des relations unissant un créateur et son public !

Le pire de Wheerasetakhul et de Malick assemblé, sans leur grâce, voilà ce que propose Reygadas.

Le film a reçu un prix à Cannes 2012 (je ne souhaite pas me rappeler lequel), et Reygadas le ramassa en méprisant ouvertement la presse qui n'avait pas été tendre avec lui : ce cinéaste est à l'hermétisme prétentieux et poseur ce que Jean-Marie Bigard est à la vulgarité.

 

1e

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3, chronique d'une famille singulière

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/31/35/20110386.jpgLors de mon séjour cannois en 2012 je suis entré dans des salles de la Quinzaine ou d'Un certain regard sans abolument rien connaître du film que j'allais voir. Ce fut parfois pour de délicieuses surprises comme Rengaine, Gimme the loot ou Gangs of Wasseypur, ce fut d'autres fois pour des expériences d'un ennui abyssal comme pour 3, chronique d'une famille singulère.

Le film s'appelait d'ailleurs à l'époque simplement 3, ce qui était un nom stupide et anti-commercial au possible. Depuis, un assistant stagiaire y a ajouté chronique d'une famille singulière, ce qui ajoute un petit air idiot à ce qui est déjà inconsistant. Pourquoi pas 2, journal d'un couple spécial ou 16, saga d'une tribu formidable ?

Tout cela est très mauvais, mais je vous le raconte quand même un peu pour vous faire sentir tout le désintérêt que peut inspirer ce film. La fille est gardien de hand. Oui, je sais, c'est déjà dur à assumer. Elle va redoubler. Elle a petit copain, mais drague un peintre. La mère tombe amoureuse d'un mec obèse. Le père, maniaque, arrête de jouer de foot car il se fait insulter. Parfois les 3 personnes se rencontrent, et dansent d'une façon un peu ridicule, comme des pingouins.

Voilà.

Sinon, le film a un avantage (et un seul), c'est qu'il est uruguayen. Et bien qu'il ne dise rien de l'Uruguay d'aujourd'hui, il me permet de cocher un pays sur ma grande mappemonde mentale du cinéma.

PS : Attention, certains essayent de vous vendre ce pensum pour une comédie. Ce sont les mêmes qui vous diront que Amour de Haneke est une comédie musicale.

 

1e

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The plague dogs

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/88/69/94/20032785.jpgEst sorti en DVD en 2013 un film d'animation à l'aura de film culte : The plague dogs, de Martin Rosen (1982).

A cette époque, il était totalement fou de réaliser un film pareil pour une distribution en salle : deux chiens montrés de façon hyper-réaliste, victimes d'expérimentation de la part de scientifiques, et dont l'histoire finit mal ! Inutile de dire que le film fut à l'époque un échec cuisant. Les enfants ne pouvaient supporter pareille noirceur, et les parents ne s'intéressaient pas à ce type de film.

Plus de trente ans après sa réalisation, The plague dogs surprend encore aujourd'hui par son approche extrêmement réaliste du comportement des deux chiens, dont les caractères sont assez extraordinairement représentés, avec une belle sensibilité. Le film est également une charge politique contre les mensonges de l'Etat, et une dénonciation plus générale de l'ethnocentrisme. Tout cela en fait une oeuvre curieuse, ambitieuse, et plutôt attachante.

Malheureusement, j'ai eu un peu de mal à m'habituer aux décors, qui ont assez mal vieilli, surtout en ce qui concerne les extérieurs (les visions initiales du labo sont par contre splendides, dans une veine un peu expressionniste). J'ai trouvé le film très sombre, pas seulement au figuré, mais aussi au sens propre, avec des passages entiers dans des tonalités presque noires. La deuxième partie du film, avec un personnage de renard un peu plus convenu et une chasse assez classique, m'a moins touchée que la première.

Pour les amateurs de films d'animation The plague dogs est certainement un incontournable, pour les autres il est surtout une curiosité.

 

2e

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The land of hope

http://fr.web.img5.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/92/92/02/20225198.jpgCurieux de découvrir pour la première fois un long métrage du réalisateur culte Sono Sion, auquel Deauville Asia a rendu hommage cette année, j'attendais beaucoup de The land of hope.

Le film est une réflexion autour de Fukushima. L'action se déroule quelques années après la catastrophe, dans une ville fictive appelée Nagashima (contraction de Nagasaki et de Fukushima ?), qui revit les mêmes évènements : tremblement de terre, tsunami, catastrophe nucléaire.

Le début du film est très prometteur : il peint habilement le tableau d'une famille d'agriculteur traditionnelle. Le patriarche est magnifiquement joué par un acteur de 72 ans, Isao Natsuyagi, particulièrement charismatique. La mère souffre d'une maladie mentale, le fils surjoue un peu dans l'hystérie typique des jeunes japonais, la belle-fille est migonne à croquer.

Quand la catastrophe survient, le village où habite la famille est partagée en deux par une ligne d'exclusion délimitant le rique de radiation : le caractère ubuesque de la situation est considérable et fournit un ressort dramatique très efficace au film. Cette ligne inspire à Sono une série d'allégories sur les pieux (y compris sonores) particulièrement originale et inspirée. Le travail sur la bande son du film est dans son ensemble très recherché.

Malheureusement, The land of hope s'égare ensuite sur la longueur en tentant de suivre des personnages annexes sans grand relief (le couple qui erre dans les ruines), et en multipliant des effets un peu lourds (l'arbre en feu, le jeu vraiment exagéré du jeune homme).

Au final, le film me laisse donc très sentiments contrastés, entre curiosité étonnée et énervements passagers.

 

2e

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Mud

http://fr.web.img2.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/90/20/68/20090464.jpgLors du dernier Festival de Cannes, l'attente était grande concernant le troisième film de Jeff Nichols, très remarqué pour son deuxième film, Take shelter, qui pour ma part ne m'avait (déjà) que partiellement convaincu.

Mud commence très bien. Deux enfants errent dans la nature sauvage (et aquatique) du Sud des Etats-Unis et découvrent une île au milieu du fleuve, dans laquelle vit un être mystérieux joué par l'inévitable Matthew McConaughey, décidément très présent en 2012 sur la Croisette (Paperboy) et ailleurs (Killer Joe).

Cette partie du film est vraiment réussie, confirmant l'exceptionnelle aptitude de Nichols à filmer la nature (on pense évidemment à Malick), l'étrangeté, l'enfance et les visages. Les deux garçons sont remarquables, agissant comme des adultes et nous emportant dans un beau voyage vers le mystère, en convoquant toute la mythologie du Mississippi (Tom Sawyer et cie).

Il est d'autant plus triste de voir le film s'affaisser progressivement dans les conventions les plus éculées du cinéma américain, et perdre ainsi son intérêt. L'intrigue se révèle finalement platement classique, tristement noire, et prévisible. On s'ennuie. On se demande où sont les surprises, où est le mystère, et à quoi rime cette fin un peu idiote, en forme de happy end. Le fim, trop long, s'égare donc en route et perd le fil de son originalité.

Au final prédomine l'impression d'un talent gâché : Jeff Nichols semble armé pour faire beaucoup mieux que ce film, à la facture finalement très classique.

 

2e

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La Sirga

L'année dernière à Cannes, la Colombie était particulièrement à l'honneur, avec La playa présenté à Un certain regard, et La Sirga à la Quinzaine.

Pas facile de parler de ce film autrement qu'en disant qu'il s'agit d'une sorte de Désert des Tartares lacustre, ce qui n'incitera probablement personne à aller le voir.

Les paysages sont sublimes, comme la photo ci-contre le montre. On suit une jeune indienne fuyant la guerre civile, qui se réfugie chez le dernier membre de sa famille qui tient une auberge : La Sirga.

Le véritable personnage du film est d'ailleurs peut-être cette maison de bois, à la fois branlante et solide, qui semble posséder une personnalité propre. Le film, lent et aquatique, taiseux, semble vouloir porter des valeurs panthéistes. On a du mal à s'attacher à l'actrice principale qui ne sourit jamais. Le comportement de l'ensemble des personnages paraît hermétique et difficile à comprendre.

Les 1h30 du film s'écoulent tranquillement, dans une relative indifférence, au milieu des roseaux, en attendant les touristes, qui ne viendront jamais, et d'éventuels brigades armées, jusqu'à une fin improbable.

Si le film possède de vraies qualités (quelques beaux mouvements de caméra, une réelle aptitude à capter l'essence de la nature), cela ne suffit pas pour vous le conseiller.

 

1e

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The grandmaster

http://fr.web.img5.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/95/57/15/20415636.jpgDifficile d'émettre des critiques face à une oeuvre aussi démesurée que le dernier film de Wong Kar Wai, cinéaste adulé des cinéphiles, et qui sur ce terrain là ne connaît que Terence Malick comme concurrent sérieux. Rappelons quelques chiffres sidérants : 10 ans pour que le film se concrétise, de nombreuses interruptions dans le tournage (Tony Leung a appris le kung-fu pendant 4 ans et s'est cassé le bras deux fois), la scène initiale sous la pluie a nécessité un mois de tournage, le combat entre Ip Man et Gong Er aussi (et plus de deux ans de montage pour cette seule scène), la construction du bordel a duré 6 mois, etc...

La somme des talents réunis sur ce film, que ce soit pour les chorégraphies, la musique ou la photo, est aussi considérable, comme le nombre de références que convoque WKW (Sergio Leone, Alira Kurosawa).

Bref, si je cite tous ces éléments, ce qui n'est pas mon habitude, c'est parce que le film donne cette sensation d'écrasement, de trop-plein. Les images sont belles, les ralentis sont toujours magnifiques, mais je suis resté relativement insensible devant cet étalage de virtuosité.

C'est d'abord très difficile de comprendre les enjeux qui se jouent en début de film entre les différentes écoles de kung-fu. On comprend vaguement qu'il y a une philosophie derrière les valeurs que véhicule chacune d'entre elles, mais je suis resté sur ma faim.

La deuxième partie, plus intéressante à mes yeux, donne à sentir le poids du temps qui passe, et comme à son habitude WKW excelle à filmer la nostalgie.

Certains éléments m'ont tout de même déçu, notamment les gros plans un peu convenus (gouttes d'eau, sang, flammes), presqu'indignes dans leur facilité d'un grand cinéaste comme WKW. Très étonnant également, les images d'après générique de fin, pas du tout dans l'esprit du film.

Difficile à conseiller à ceux que les arts martiaux laissent indifférents, The grandmaster est un film qui impressionne plus qu'il émeut.

 

2e

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Le temps de l'aventure

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/96/59/06/20477522.jpgFaire un film pour une actrice présente toujours un risque : que le reste soit nul.

Et c'est effectivement ce qui se passe ici.

Prenons Gabriel Byrne : il est passablement ridicule dans son costume un peu trop cintré, passant d'obscurs coups de fil, légèrement ventripotent, avec le charisme d'une huître en fin de vie. Qui peut raisonablement tomber amoureux d'une barrique aux cheveux pas net, à l'élocution difficile, au sourire rare et qui au plus fort de l'amour ne condescend qu'à déboutonner le deuxième bouton de sa chemise ? Personne.

Et la musique ! Pourquoi ponctuer certaines scènes d'une musique classique bien signifiante ? Autant embaucher un figurant qui viendra ajouter un panneau  "Emotions, pleurez" sous le nez de la caméra, ce sera plus simple.

Quand aux décors de la fête de la musique, il sont passablement ridicules, et notre couple d'amoureux écoute les concerts de musique exotique avec autant de conviction que le Pape un concert de heavy metal. Tout sonne faux dans le film, des grosses ficelles du scénario (ah, l'oubli opportun de la batterie de portable) jusqu'aux seconds rôles.

Alors oui, Emmanuelle Devos est bien, mais pour le coup je souhaitais plutôt voir un film que contempler une icône patiemment dessinée par un cinéaste amoureux.

 

1e

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Stories we tell

http://fr.web.img3.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/96/15/22/20495648.jpgDans la catégorie des cinéastes qui font un film en forme de documentaire sur leur propre famille je connaissais le génial Jonathan Caouette (Tarnation, Walk away Renée), l'impayable Maïwenn qui a glissé nombre d'éléments autobiographiques dans Pardonnez-moi, et l'incroyable inconnu Jan Raiber (Tous mes pères). Il faudra désormais ajouter à cette liste la jeune canadienne Sarah Polley.

Dans Stories we tell, elle part à la recherche de ses origines : son père (introverti), sa mère (force de la nature), ses frères et soeurs.

Rapidement un mystère sur l'identité exacte de son père surgit, et commence une quête pour répondre à la question de la paternité.

Le film, comme tous les bons documentaires qui se respectent, fontionne par la grâce d'un montage profondément manipulateur, qui démontre la puissance de cet outil au cinéma. Sugar man est un autre exemple récent de documentaire monté comme une fiction.

Le souci, c'est qu'ici la narration est un peu répétitive, et souvent trop démonstrative. Le film connaît vers son milieu une grosse panne, une fois la révélation principale dévoilée, et peine à trouver un second souffle. Il manque à Sarah Polley le lyrisme poétique et foutraque de Caouette, ou l'amateurisme burlesque de Raiber.

Si on comprend bien pourquoi et comment Sarah Polley mène son film (une quête intime, une analyse publique...), on se demande tout à coup ce que cette histoire peut avoir d'exemplaire, ou même d'intéressant.

Malgré ses réserves, l'expérience n'est pas inintéressante et reste irradiée par la personnalisité incroyablement solaire de la mère, dont on finit par se dire qu'elle est le véritable coeur du film - les pères étant au final (qu'ils m'excusent) un peu fades.

 

2e

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Oblivion

Les films de SF des années 2010/2013 (Prometheus, Tron : l'héritage) cumulent en gros les mêmes qualités esthétiques et les mêmes défauts structurels qu'Oblivion.

Au rayon des qualités, il faut reconnaître au film de Kosinski une certaine beauté plastique, dûe en grande partie aux décors, notamment à celui de la station perchée dans les cieux. Les vêtements, les meubles et la déco rétro-futuriste font leur petit effet. D'autres aspects sont plus disscutables, comme les flingues en carton-pâte, la combi en papier sulfurisé et la moto playmobil.

Deuxième intérêt du film : le pouvoir de séduction des deux actrices. Andrea Riseborough est renversante en glaciale beauté rousse, et Olga Kurylenko n'a pas grand-chose à faire pour capter l'attention.

Au rayon des éléments moyens je mettrais volontiers le scénario. Somme toute prévisible et franchement lourdingue par moment, on ne peut nier qu'il possède un certain charme et surtout une vraie cohérence, ce que ne possédait pas celui de Prometheus.

Toujours dans la catégorie "moyen" j'ai beaucoup de mal à me prononcer sur la performance de Tom Cruise, qui, s'il n'est pas mauvais, ne donne pas l'impression d'avoir adapté son travail au contexte de la SF. Il bouge, sourit et porte des lunettes de soleil comme dans les Mission Impossible, et c'est un peu dommage.

Quand aux défauts du film, je synthétiserai en disant que le film manque singulièrement de personnalité. Son rythme est trop lent, certains détails sont franchement ridicules (oh, la petite cabane et son panier de basket, gloire aux Etats-Unis éternels), et les ruptures de ton nuisent à la cohérence du film. Des personnages ne sont qu'esquissés et certaines péripéties semblent franchement artificielles. On ne peut s'empêcher de penser au détour d'un décor ou d'un costume à d'autres films de SF, autrement plus convaincants, comme Star Wars, Alien ou 2001. C'est mauvais signe.

Au final, je déconseille donc. En matière de SF les derniers films marquants restent donc le Star Trek de JJ Abrams et la partie futuriste de Cloud Atlas.

 

2e

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Insensibles

Au départ, une idée intéressante : dans les années 30, on découvre un groupe d'enfant insensibles à la douleur. Cette particularité les rend dangereux (pour eux-mêmes et pour les autres, puisque il peuvent faire le mal sans l'éprouver). Du coup, ils sont enfermés dans un hôpital psychiatrique

Alors qu'on suit le sort de ces enfants (et de l'un d'entre eux plus particulièrement), le film propose un montage alternatif avec l'histoire d'un neuro-chirurgien atteint d'un cancer incurable qui recherche ses parents biologiques.

Les deux histoires, entrelacées, finiront évidemment par se rejoindre.

Face à ce film, j'ai éprouvé des sentiments contradictoires : au début, passablement agacé par le formalisme un peu suranné des décors et de la mise en scène, j'ai fini vers le milieu du film à m'intéresser au déroulement de l'intigue. C'est l'irruption de la guerre qui a provoqué ce déclic. Puis, au fur et à mesure que le film avançait, je l'ai de nouveau de moins en moins aimé, jusqu'au final, d'une laideur et d'une bêtise considérables.

Au final, l'impression que j'ai eu est celle d'un gâchis, dû à un excès de formalisme. Trop de décors tue les décors, trop d'intention nuit aux intentions. Le film est excessivement démonstratif, alors que sa trame est relativement saine. Un cas d'école en matière de ratage.

 

2e

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Les amants passagers

Malheureusement pas grand-chose à sauver dans cet Almodovar mineur, si ce n'est le générique pimpant, typiquement movida revival.

Les tics du réalisateur espagnol ne fonctionnent pas du tout dans cette comédie prétendument loufoque. Les stewarts sont tous gays façon Cage aux folles, mais ça ne fait plus rire grand-monde depuis que Michel Serrault est mort, j'imagine.

Les anecdotes concernant les différents personnages sont inintéressantes au possible, le summum de l'ennui étant généré par les scènes tournées en dehors de l'avion, complètement fades et inutiles.

L'impression générale est celle d'un laisser-aller coupable, d'une friandise bon marché bâclée, d'une bande-annonce dont on aurait allongé la sauce.

Le passage comédie musicale évoque un vieux clip des années 80 tourné à peu de frais dans le garage d'un étudiant en cinéma, la vulgarité atteint des sommets de non-drôlerie, et les dernières scènes ajoutent encore au ridicule du film. Indigne du maître.

 

2e

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Le mur invisible

Une sorte de nouvelle passion morbide pour le cinéma autrichien, que je ne partage avec personne de raisonnable, je dois bien le reconnaître, m'a poussé à aller découvrir le film de Julian Roman Pölsler : Le mur invisible. En réalité, je dois dire que c'est également le pitch du film, tiré d'un roman de Marlen Haushofer, Die Wand, qui m'a attiré.

Une femme se rend chez des amis, dans un chalet complètement isolé en montagne, et se trouve inexpliquablement séparé du reste du monde par un mur invisible, au-delà duquel le monde semble s'être figé. Elle doit apprendre à survivre dans les bois, accompagné de quelques animaux, sans savoir ce qui s'est passé au-delà du mur.

La première partie du film est très belle. Nous faisons d'abord connaissance avec le prersonnage de la femme, joué par l'excellente Martina Gedek, puis nous la suivons avec un ravissement perplexe dans sa découverte du mur. Le film réserve ici ses plus belles séquences, empreintes d'une sorte d'étrangeté très travaillée. Le mur en lui-même est réellement invisible, et les contacts de la femme ou des objets avec sa consistance froide et lisse donne lieu à des images surprenantes. Un très beau travail sur le son renforce le sentiment de bizarre. Pölsler montre la nature avec un brio assez étonnant qui évoque en vrac, Stephen King, Terence Malick ou Pascale Ferran. 

Le film prend ensuite un tout autre tour qui le fait quitter complètement le rayon SF pour le faire entrer dans la catégorie introspection métaphysique. L'exploration méthodique du mur n'a donc pas lieu, ce qui a dérangé mon esprit d'explorateur de merveilles inexpliquées, et laisse place à de longs monologues sur la condition de l'être humain dans la nature, et de ses relations avec les animaux.

Du coup, bien que toujours très beau, le film m'a paru de plus en plus ennuyeux, jusqu' à un final qui m'a un peu désolé (mais je ne peux pas en dire grand-chose sans déflorer le film, ce que je ne fais habituellement pas, sauf en cas d'antipathie résolue ou de haine féroce envers le réalisateur).

Je résume donc pour les fainéants, qui ne lisent que le début et à la fin de mes articles : un début en fanfare, une nature magistralement filmée, un essouflement progressif, une fin ratée.

 

2e

 

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20 ans d'écart

http://fr.web.img2.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/96/11/54/20458377.jpgJe craignais que 20 ans d'écart soit une comédie nulle se contentant se surfer sur la mode des femmes de 40 ans (cougar, MILF, etc) flashant sur les petits jeunes de 20 ans.

J'avais raison.

Alors, allez-vous me dire, pourquoi m'infliger à moi-même la triste punition d'un visionnage inutile, alors que tant de film méritent d'être vu ?

Pour plusieurs raisons :

1 - parce que je voulais revoir Pierre Niney, découvert dans le passable Comme des frères, où il crevait l'écran

2 - parce que je voulais enfin voir Virginie Elfira, afin de vérifier qu'elle était aussi mauvaise actrice que je le lisais, et de ce point de vue, c'est parfaitement réussi

3 - parce que mes lecteurs ont droit de temps à autre à la critique d'un film qui ne vient pas d'Ouzbékistan ou de Papouasie Nouvelle-Guinée

4 - parce qu'on n'est jamais à l'abri d'une bonne surprise en matière de comédie romantique, sauf qu'ici le film n'est ni drôle (ai-je ri une fois ? je ne le crois pas), ni romantique (on ne sent jamais vraiment la naissance d'un sentiment amoureux entre les deux personnages)

5 - parce que je n'ai pas payé ma place

6 - pour pouvoir dire du mal

Voilà. Maintenant, si vous lisez cette critique après avoir vu le film, tirez-en au moins un enseignement : il est préférable de lire Christoblog avant de faire ses choix.

 

1e

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The place beyond the pines

http://fr.web.img2.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/95/48/86/20461541.jpgComme le film précédent de Derek Cianfrance (Blue Valentine), The place beyond the pines souffre de beaucoup de défauts et de quelques qualités - qui sont parfois les mêmes, d'ailleurs.

 

D'abord le titre. Vous imaginez la ménagère de 40 ans demander un billet pour Ze plasse billonde ze pine ? Ca commence mal.

 

Ensuite Ryan Gosling. Ce gars, qui n'est quand même pas très bon acteur, porte de film en film des blousons de différents coloris avec une classe musculeuse qui ravira les unes (et les uns). Mais disons-le, il est très mauvais. C'est définitif et je ne reviendrai pas sur ce jugement. Cianfrance a beau le teindre en blond et le couvrir de ridicule tatouages, ça ne prend pas.

 

Bradley Cooper, lui, est plus convaincant. La partie du film qui le concerne est d'ailleurs la plus intéressante, son cheminement n'est pas linéaire, et c'est dans ces moments de flottements, d'entre deux, que Cianfrance révèle son talent (la perquisition, la voiture dans la forêt).

 

Le scénario, quand à lui, est proprement bâclé : à la fois distendu (deux parties séparées par 15 ans et des personnages qui ne vieillissent pas ?), improbable et peu intéressant. Il est évidemment délicat d'en dire plus sans déflorer le sujet, mais franchement, toute la fin est à pleurer de ridicule, vous l'admetttrez comme moi si vous avez le courage de patienter durant les 2h20 que dure (inutilement) le film.

 

Reste le talent certain du réalisateur pour la mise en scène et quelques moments du film qui brillent véritablement par leur sensibilité. A noter aussi une bande-son très travaillée et réussie. J'attends beaucoup de Cianfrance, dont les films possèdent une vraie complexité et dont le style, à la fois relâché et savant, est très attachant. A suivre.

 

Derek Cianfrance sur Christoblog : Blue Valentine

 

2e

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