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Articles avec #steven soderbergh

Logan Lucky

Ce Soderbergh est un divertissement honorable, qu'on oublie très vite.

On est ici dans le film de casse, pas très loin finalement de la série des Oceans, car utilisant les mêmes ficelles : longue mise en place à travers des séances de préparation amusantes, puis longue opération émaillée de rebondissements (et qui ne nous montre qu'une partie de la réalité pour mieux nous surprendre ensuite), puis épilogue apportant un surcroît de surprises.

La spécificité de Logan Lucky, c'est le milieu dans lequel l'action se déroule : une Amérique rurale qu'on imagine sans peine voter Trump. Dans ce cadre agréablement pittoresque, Soderbergh essaye de nous faire prendre les protagonistes pour des benêts, sans y parvenir réellement.

Tout cela est assez sympathique à regarder (bien qu'un poil trop long), grâce notamment à la mise en scène virtuose et au casting impeccable (Daniel Craig, Adam Driver, Channing Tatum, Riley Keough). Un bon divertissement.

 

2e

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Ma vie avec Liberace

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Parfois, je suis fier d'être français. C'est rare.

En voyant Michael Douglas et Matt Damon présenter dans le plus grand festival de Cinéma du monde le dernier Film de Steven Soderbergh, alors qu'aux USA personne n'a jugé bon de le considérer comme tel et de le sortir en salle (c'est la chaîne de télé HBO qui l'a diffusé), j'ai joui d'habiter le pays le plus cinéphile du monde.

Bon. Le film est un plaisir gourmand. Classique sans être ennuyeux, instructif sans être didactique, Ma vie avec Liberace se savoure comme un énorme pot de fraises Tagada.

Michael Douglas est exceptionnel (je lui aurais donné le prix d'interprétation à Cannes), les décors et costumes sont ébouriffants et la réalisation de Soderbergh classieuse.

Si l'on décape l'aspect too much de Liberace, l'histoire racontée (n')est finalement (que) une belle histoire d'amour : passion / indifférence / rupture. L'environnement de showbiz queer ajoute au film une touche d'exotisme à la fois intrigante, et parfois glaçante. La folie qui envahit subrepticement le personnage principal (faire en sorte que ses amants lui ressemblent) est fascinante.

L'interprétation de Scott par Matt Damon, bien qu'intéressante, m'a paru un poil empesée, empêchant l'émotion de prendre complètement son envol. Le passage du temps et l'irruption du SIDA est par contre particulièrement bien évoqué, et donne à la fin du film un caractère de sourde et touchante nostalgie.

Ma vie avec Liberace est un film hautement recommandable et parfaitement délicieux.

 

3e

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Effets secondaires

Je ne pensais plus devoir attendre quelque chose d'agréable de la part de Soderbergh, surtout après le lénifiant, et lui aussi médical, Contagion.

Erreur ! Autant Contagion souffrait d'une intrigue lâche et d'approximations coupables, autant Effets secondaires renoue avec une solidité scénaristique de premier ordre. Le film évolue d'une chronique de la folie vers un thriller criminel, tout en multipliant les fausses pistes (le film-procès contre les labos, le film-thèse sur la responsabilité morale et juridique).

J'ai pris un plaisir primaire à me faire manipuler avec autant de brio, quitte à gober quelques renversements de points de vue dans l'absolu improbables, mais finalement très cohérents au sein du film.

La mise en scène de Soderbergh est extrêmement maîtrisée, très classique dans sa forme et ses effets visant tous à amplifier le suspense ou à l'inverse l'explication. On est proche ici de l'esprit du meilleur de Hitchcock. Soderbergh impose ici un style dépouillé, sobre, et en même temps expressif, qui le place dans une longue et noble lignée de cinéastes classiques, prenant plaisir à raconter une histoire complexe et plaisante.

Jude Law est tout bonnement époustouflant, et le reste du casting est proche de la perfection. La musique est remarquable.

Difficile de trouver un défaut au film, qui procure du plaisir en flattant l'intelligence, ce qui est de moins en moins courant.

 

4e

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